[ad_1]
Abdel Latif Ouedraogo ne cache pas sa fierté lorsqu’il commente les vidéos qu’il nous fait parvenir du Burkina Faso. Dans le quartier populaire de Tanghin, au nord de Ouagadougou où il vit, le jeune trentenaire dirige un atelier de fabrication de pierres à lécher. Ses clichés montrent ses équipements et les différentes étapes de fabrication et racontent comment l’entrepreneur est sorti d’« une longue période de chômage » et devenu en moins de deux ans l’un des principaux fournisseurs locaux de ces compléments alimentaires riches en vitamines et oligo-éléments dont raffolent les animaux d’élevage.
Après environ 200 tonnes produites avec l’aide de ses six employés en 2019, Abdel Latif Ouedraogo rêve désormais de transformer son unité de fabrication en véritable usine. Une ambition que l’auto-entrepreneur burkinabé peut se permettre de nourrir au vu du soutien que lui apporte le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le grand-duché du Luxembourg. Deux bailleurs de fonds réunis, avec onze autres Etats, organisations et agences de développement, au sein de l’Alliance Sahel. Une instance qui a pour objectif d’appuyer le développement de cette zone afin de sortir des réponses d’urgence.
Annoncée comme un appui massif et coordonné, l’Alliance Sahel supervise déjà vingt-quatre programmes dédiés à la création d’emploi et à la formation professionnelle des jeunes dans cinq pays de la bande sahélienne (Burkina Faso, Mali, Niger, Mauritanie et au Tchad). Le projet d’usine d’Abdel Latif Ouedraogo en fait partie.
« Harmoniser les projets »
En matière d’emploi et de formation, les besoins sont ici immenses : 50 millions de personnes, soit 65 % de la population, ont moins de 30 ans et sont les premiers frappés par le chômage de masse. « Si l’on veut résoudre des urgences et en même temps obtenir des résultats sur la durée, il est impératif d’harmoniser les projets menés par les différents partenaires du développement au Sahel », explique Adrien Haye, le coordinateur de cette plateforme aux allures de club des bailleurs de fonds des pays du G5 Sahel.
L’Alliance Sahel a été créée conjointement par la France, l’Allemagne et l’Union européenne en 2017, « mais l’idée remonte au tout début de l’intervention militaire française au Mali, quatre ans plus tôt », précise Thomas Melonio, directeur de la recherche et de l’innovation à l’Agence française de développement (AFD), institution chargée de mettre en œuvre la politique de la France dans le domaine. « La réflexion a consisté à voir comment mieux miser sur les atouts humains, agricoles et énergétiques de la région afin de les transformer en opportunités de développement pour les pays et les populations », ajoute celui qui était l’époque conseiller aux affaires africaines de l’ancien président François Hollande. Une façon aussi de ne pas limiter la présence des pays du Nord à des interventions militaires perçues de façon de plus en plus critique par les populations. Rapidement rejointe par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD) et le PNUD, l’Alliance a ensuite été élargie à l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni, le Luxembourg, le Danemark et les Pays-Bas.
Il vous reste 53.29% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
[ad_2]
Source link
Have something to say? Leave a comment: