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L’universitaire ouïgour purge une peine à perpétuité au Xinjiang pour délit d’opinion.
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Le dissident ouïgour emprisonné Ilham Tohti, 49 ans, s’est vu décerner, lundi 30 septembre, le prix Vaclav Havel par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE). Il est le premier Chinois à recevoir ce prix nommé en hommage à l’ancien président et dissident tchèque. Ilham Tohti avait été honoré en 2016 par le prix Martin Ennals pour les défenseurs des droits de l’homme. Et il fait partie des nominés pour le prix Sakharov 2019.
Ces marques de reconnaissance internationales sont précieuses : son épouse, qui vit à Pékin avec deux de ses fils, n’a pas pu le rencontrer depuis longtemps. Les avocats pékinois qui l’ont défendu n’ont pas été retenus par la famille après le procès – sous pression des autorités. « Aucune nouvelle ne filtre sur son état de santé, on ne sait rien. Les frères d’Ilham Tohti au Xinjiang sont sans aucun doute soumis à une pression intense pour ne rien dire, sous peine de ne plus le voir. C’est une stratégie volontaire des autorités : faire comme s’il n’existait pas », explique la sinologue Marie Holzman, qui sonne régulièrement l’alerte sur son cas.
En outre, les onze millions de Ouïgours, qui constituent la population autochtone de la Région autonome ouïgoure du Xinjiang, l’immense territoire frontalier de l’Asie centrale, sont la cible depuis 2017 d’une politique d’internement forcé massif.
« Ilham Tohti est, comme le fut Vaclav Havel, le symbole du dialogue », rappelle Sophie Richardson, directrice Asie de Human Rights Watch. « Or, toute reconnaissance des efforts des Ouïgours pour remédier à la discrimination et aux inégalités dont ils sont l’objet par le dialogue est particulièrement bienvenue à présent, à un moment où les autorités chinoises criminalisent et répriment de tels efforts et ont arrêté arbitrairement au moins un million de musulmans turcophones du Xinjiang sur la seule base de leur identité ethnique », poursuit-elle. « Vaclav Havel a toujours inspiré les personnalités critiques en Chine, c’était le cas de la Charte 08 [un manifeste pour la démocratisation de la Chine], inspirée de la Charte 77, et de son principal auteur, Liu Xiaobo, lui aussi un universitaire comme Tohti ». Le prix Nobel de la paix chinois est mort en 2017 d’un cancer alors qu’il purgeait une peine de onze ans de prison.
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