le dilemme de Vladimir Poutine dans le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan

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Des recrues volontaires arméniennes reçoivent leur équipement avant de rejoindre le front près d’Hadrut, dans le Haut-Karabakh, le 29 septembre.

Après six jours d’hostilités ouvertes, les combats pour le contrôle du Haut-Karabakh n’ont pas baissé d’intensité. Dans la matinée, vendredi 2 octobre, Stepanakert, la principale ville de cette enclave montagneuse revendiquée par l’Azerbaïdjan, mais peuplée en majorité d’Arméniens, a été la cible de bombardements par les forces azerbaïdjanaises, faisant « de nombreux blessés parmi la population civile » et des dégâts matériels, selon le ministère de la défense arménien.

Au lendemain de la déclaration commune du Groupe de Minsk (France, Etats-Unis, Russie) appelant à un cessez-le-feu, l’Arménie a entrouvert la porte à une médiation en se disant prête à s’engager dans cette voie sous leur parrainage. L’Azerbaïdjan a indiqué pour sa part n’envisager qu’une seule issue : le retrait de son adversaire. « Si l’Arménie veut voir la fin de cette escalade de la situation, (…) l’Arménie doit mettre fin à l’occupation », a déclaré Hikmet Hajiyev, conseiller de la présidence azerbaïdjanaise.

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Moscou se positionnait en arbitre

Le conflit entre ces deux ex-Républiques soviétiques autour de ce territoire autoproclamé indépendant place le Kremlin dans une situation délicate. Malgré la résurgence régulière d’affrontements entre les deux Etats voisins qui se vouent une haine tenace, Moscou était jusqu’ici parvenu à contenir la situation. La stagnation du conflit depuis vingt-six ans lui permettait de se positionner en tant qu’arbitre, en vendant des armes aux deux camps pour maintenir un équilibre des forces, mais aussi pour le plus grand bien des affaires du complexe militaro-industriel russe. Ce qui incitait Bakou à reprocher de temps à autre à la Russie de livrer des armes plus perfectionnées à Erevan, sans compromettre néanmoins leurs relations.

Mais l’arrivée d’un nouvel acteur dans le jeu, avec la Turquie au côté de l’Azerbaïjan, marque un tournant. Non seulement le chef de l’Etat turc, Recep Tayyip Erdogan, multiplie les déclarations en soutien à son allié, mais Ankara est fortement soupçonnée de lui prêter main-forte sur le plan militaire avec, entre autres, le déploiement de miliciens syriens supplétifs de son armée, auprès des forces azerbaïdjanaises. La guerre de tranchées à laquelle se livraient Bakou et Erevan a également changé de nature, avec l’utilisation de drones kamikazes qui contribuent à donner une supériorité aérienne à l’Azerbaïdjan.

Si la situation se dégrade encore entre les belligérants, le président russe, Vladimir Poutine, pourrait donc être contraint de choisir, ce qu’il répugnait visiblement jusqu’ici à faire. Soutenir Erevan contre Bakou présente en effet le risque de perdre du terrain en Azerbaïdjan et de conforter l’influence turque dans son arrière-cour politique. Ne rien faire serait interprété dans toute la région du Caucase du Sud hautement inflammable comme un signe de faiblesse de Moscou, alors que la Russie et l’Arménie sont liés par un accord de défense – même si celui-ci ne concerne pas l’enclave séparatiste du Haut-Karabakh.

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