le dilemme de la société civile russe

0
144

[ad_1]

Sanctionner la politique de Poutine ou profiter de la protection de la Cour européenne des droits de l’homme ? La décision de réintégrer Moscou au sein de l’Assemblée strasbourgeoise divise les opposants russes.

Par Publié aujourd’hui à 10h14

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

L’opposant russe Alexeï Navalny, avant une audience à la Cour européenne des droits de l’homme, le 15 novembre 2018 à Strasbourg.
L’opposant russe Alexeï Navalny, avant une audience à la Cour européenne des droits de l’homme, le 15 novembre 2018 à Strasbourg. FREDERICK FLORIN / AFP

Publié sur le site de la radio Echo de Moscou, particulièrement populaire dans la frange libérale de l’opinion, souvent opposée au Kremlin, le sondage en dit long sur la perplexité d’une partie de la Russie après la décision de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), lundi 24 juin, de lever les sanctions adoptées à partir de 2014 contre la délégation russe, après l’annexion unilatérale de la Crimée. Si 45 % des répondants considèrent le vote strasbourgeois, interprété comme une fleur faite à Vladimir Poutine, comme une décision « inquiétante », ils sont à peine moins nombreux à saluer une « bonne nouvelle », préférant y voir une protection pour les citoyens russes.

Pour les médias d’Etat, la cause est entendue. Le vote strasbourgeois constitue une « victoire », certes symbolique, mais qui, espèrent-ils, pourrait augurer d’un assouplissement ou d’une levée des sanctions prises par d’autres institutions. « Une victoire de la raison », a nuancé, magnanime, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, pendant que la délégation russe revenue à Strasbourg continuait de faire monter les enchères, assurant qu’elle ne prendrait pas en compte les résolutions adoptées en son absence ou prévenant que des élus originaires de Crimée pourraient, sous peu, siéger à Strasbourg.

Au sein de l’intelligentsia démocrate, tout comme chez les opposants politiques ou les défenseurs des droits humains, qui ont le plus souvent désapprouvé la politique russe en Ukraine (annexion de la Crimée, guerre dans le Donbass), l’accueil est beaucoup plus nuancé, suscitant même des réactions diamétralement opposées.

« Capitulation » européenne

Nombre de figures de l’opposition critiquent une « capitulation » européenne, à l’instar de l’un des dirigeants de l’organisation de défense des droits humains Memorial, Oleg Orlov, un ancien dissident qui a dénoncé une décision allant à l’encontre des valeurs du Conseil de l’Europe et de ses propres résolutions, sans aucune contrepartie du Kremlin :

« A quoi nous sert d’être membres d’une organisation qui se suicide de la sorte. La situation est certes différente, mais l’on peut tirer des analogies avec Munich [les accords avec l’Allemagne nazie de 1938]. Dans les deux cas, c’est une affaire non de trahison, mais d’égarement des Européens. »

Autre ancien dissident, Alexandre Podrabinek estime lui aussi que la décision de l’APCE, « fondée sur la peur », est un encouragement à Vladimir Poutine à conduire de nouvelles agressions, « du carburant pour une guerre future », écrit-il sur les réseaux sociaux.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: