Le dilemme de la France face aux appétits chinois

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Paris, comme d’autres capitales européennes, redoute les ambitions de certains groupes comme Huawei.

Par Philippe Jacqué et Zeliha Chaffin Publié aujourd’hui à 10h38

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Lors d’une conférence de presse pour le lancement de nouveaux produits 5G de Huawei, à Pékin, le 24 janvier.
Lors d’une conférence de presse pour le lancement de nouveaux produits 5G de Huawei, à Pékin, le 24 janvier. FRED DUFOUR / AFP

Aux Etats-Unis comme en Allemagne, la puissance commerciale et technologique de la Chine crée des tensions. Des crispations qu’illustrent aussi bien l’épreuve de force engagée sur les droits de douane entre Washington et Pékin que les réactions de Berlin après le rachat de sa pépite de la robotique, Kuka, par un groupe chinois, en 2016. La France ne fait pas exception : le gouvernement souhaite renforcer son arsenal de contrôle des investissements étrangers dans le cadre de la loi Pacte, en cours d’examen au Sénat. C’est aussi le cas de l’Union européenne, qui doit valider un nouveau règlement en la matière, jeudi 14 février.

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Les autorités françaises sont contraintes de se livrer à un numéro d’équilibriste. Car il n’est pas question, pour l’instant, de se passer des investisseurs chinois. Depuis une quinzaine d’années, ils ne cessent de se renforcer dans l’Hexagone. Terres agricoles, hôtels, châteaux, sociétés technologiques… En 2018, ils ont déboursé 1,8 milliard de dollars (1,6 milliard d’euros) pour racheter des sociétés françaises, selon le cabinet Baker McKenzie. Cela représente 86 % de croissance sur un an.

« Les investisseurs chinois recherchent avant tout un savoir-faire et des compétences. Et la France, comme l’Europe, est un terrain de jeu d’autant plus intéressant pour les entreprises chinoises que les Etats-Unis se sont beaucoup fermés à elles ces dernières années, avec le renforcement des contrôles des investissements », relève Agatha Kratz, du cabinet indépendant Rhodium Group. L’an dernier, les sociétés chinoises ont dépensé 4,8 milliards de dollars aux Etats-Unis, contre 30 milliards un an auparavant.

En France, certaines entreprises chinoises investissent aussi pour se développer localement. Lors du sommet Choose France, organisé le 21 janvier à Paris, MicroPort, spécialiste des technologies médicales, a annoncé le plus gros chèque parmi les investisseurs étrangers. Il a promis 350 millions d’euros pour son site de recherche et développement de Clamart (Hauts-de-Seine). D’autres sociétés, comme Fosun, ont permis au Club Med d’accélérer son développement en Chine ou d’accueillir des touristes chinois dans les Alpes, tandis que Jin Jiang a permis d’accélérer le développement du groupe Louvre Hotels.

Inquiétude sur le plan sécuritaire

Toutes les acquisitions ne sont pas couronnées de succès. L’an dernier, Synutra, qui s’était offert une usine de lait à Carhaix (Finistère), a connu de grandes difficultés. De même, plus de dix ans après l’avoir racheté, le chinois NHI s’est retiré, fin 2018, de la PME NFM Technologies, qui fabrique des tunneliers, car il n’a pas su la développer. Alors qu’il s’était offert, pour 300 millions d’euros, près de 50 % de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, le groupe Casil est en train de revendre sa participation. Quant à celle acquise en 2014 par Dongfeng au capital de constructeur automobile PSA, elle ne s’est pas traduite par une croissance en Chine. Peugeot et Citroën n’y ont jamais aussi peu vendu.

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