le désaccord de Paris rompt avec la stratégie commerciale européenne à l’égard des Etats-Unis

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Donald Trump et Bernard Arnault, à New York, en janvier 2017.

Analyse. Jean-Yves Le Drian fait-il du Trump ? On est tombé des nues chez les responsables des négociations transatlantiques, en apprenant l’existence de la lettre du ministre de l’Europe et des affaires étrangères demandant un report du rachat de Tiffany par LVMH. Une intervention politique dans une affaire 100 % privée, censée aider à éviter des droits de douane en riposte à la taxe dite « GAFA » (acronyme désignant Google, Amazon, Facebook et Apple) décidée par Emmanuel Macron.

Pour comprendre le contexte : LVMH renonce au rachat de Tiffany

Cette missive, à moins qu’elle ne soit de complaisance, est aux antipodes de la stratégie poursuivie par les Français et les Européens depuis quatre ans pour éviter que ne s’envenime la querelle commerciale transatlantique : déminer discrètement, inlassablement, sans répondre aux provocations de Donald Trump, voire en lui offrant quelque cadeau électoral, comme la décision cet été de ne plus taxer le homard du Maine.

Les Français se sont mis dans une seringue avec la taxe GAFA, décidée seule et qui a conduit une riposte de l’administration Trump, après l’échec, en juin, de la négociation au sein de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Ils ont un partenaire rugueux, mais conciliant, en la personne du représentant au commerce, Robert Lighthizer. Ce dernier a certes annoncé, dans la foulée, 1,3 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros) de droits de douane de représailles sur les cosmétiques et les sacs à main.

Mais la taxation ne concerne pas les champagnes et les fromages et n’entrera en vigueur que le 6 janvier 2021, pile entre l’élection du nouveau président, le 3 novembre, et son investiture, le 20 janvier. Un interrègne qui permet une certaine souplesse. Les Allemands ont aussi évité, pendant quatre ans, les droits de douane sur les automobiles européennes, en investissant aux Etats-Unis.

Les Européens préparent l’après-élection

Le dossier le plus chaud est celui d’Airbus-Boeing. L’avionneur européen a été condamné par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour subventions publiques, ce qui a permis à Washington d’imposer des sanctions. Mais le tour de Boeing va venir dans les prochains mois, permettant aux Européens de riposter. Ces derniers voudraient parvenir à un accord, cette guerre éternelle profitant… aux Chinois. Ils ont fait des ouvertures, Airbus assurant s’être mis en conformité avec les exigences de l’OMC, mais l’administration Trump ne veut manifestement pas avancer. Avec ses Boeing 737 MAX cloués au sol depuis la mi-mars 2019, après deux catastrophes qui ont causé la mort de 346 passagers et membres d’équipages, le groupe américain est encore plus mal en point qu’Airbus. Difficile de faire des concessions dans cet état de faiblesse.

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