Le « croisé » de Dublin, décapité huit cents ans après sa mort

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Plusieurs cercueils ont été profanés dans l’une des plus vieilles églises de Dublin. La police irlandaise enquête.

Les cercueils – et les crânes ou mâchoires – exposés dans la crypte de St-Michan sont la principale attraction de l’église, comme en témoignent les photos postées sur Instragram, accompagnées du #stmichanschurch.

Qui en veut aux momies de Saint-Michan de Dublin ? Depuis près de huit cents ans, le corps momifié d’un « croisé » reposait dans la crypte de l’une des plus anciennes églises de la République d’Irlande. Mais au cours du week-end, des « vandales » ont profané les lieux, décapitant et emportant la tête de ce chevalier chrétien, rapporte l’Irish Times.

Lundi, peu avant l’heure du déjeuner, un guide qui se préparait à ouvrir Saint-Michan pour les visiteurs s’est rendu compte que la tête du croisé avait été séparée du reste du corps et qu’elle avait disparu. La tête d’une religieuse, elle aussi morte et momifiée il y a trois cents ans, avait été tournée de 180 degrés, tandis qu’une troisième momie avait été déplacée.

Reliques mortuaires exposées au public

Plus que l’orgue datant de 1724 – sur lequel Georg Friedrich Haendel aurait joué pendant qu’il composait Le Messie –, les cercueils (et les crânes ou mâchoires) exposés dans la crypte de Saint-Michan constituent la principale attraction de l’église, comme en témoignent les photos postées sur Instragram, accompagnées du hashtag #stmichanschurch.

Les visiteurs y accèdent en descendant les degrés d’un escalier étroit qui donne sur un tunnel. De part et d’autre s’étendent six cavités, dans lesquelles sont installés des cercueils. Quatre sont « privées » et inaccessibles au public, fermées par des portes en bois ou en métal, les deux autres sont ouvertes.

C’est dans l’une des deux galeries accessibles aux visiteurs que se trouvent les corps profanés. Les momies gisent dans des cercueils sans couvercle et sont recouvertes d’une épaisse couche de poussière. La momie la plus connue est celle du croisé. Personne ne connaît l’identité de celui-ci, ni s’il est mort pendant les croisades ou à son retour – il s’agirait de la IVe Croisade, partie de Venise en 1202, qui se termina par la mise à sac de Constantinople –, ou s’il y a même participé. La seule certitude, c’est qu’il s’agissait d’un individu de grande taille (1,98 m), dont les jambes ont été brisées… pour qu’il puisse entrer dans un cercueil. Les responsables de l’église craignent que la tête du croisé ne se réduise en poussière une fois sortie de l’atmosphère protectrice de la crypte.

Sur les grilles de l’église, fondée en 1050, une affichette annonce que la crypte (27 000 visiteurs par an) restera fermée

L’archevêque de Dublin, Michael Jackson, a déclaré qu’il était « choqué que l’on puisse s’attaquer à ce lieu de sépulture et profaner les restes de ceux qui s’y trouvent » : « Je voudrais lancer un appel aux responsables pour qu’ils se livrent à un examen de conscience et rapportent la tête du croisé à sa juste place. » David Pierpoint, l’archidiacre de Dublin, a, quant à lui, qualifié cet acte de sacrilège, et annoncé : « Je n’ai pas de mots. Il est probable que nous allons interdire au public l’accès à la crypte. » De fait, sur les grilles de l’église, fondée en 1050, qui tire son nom d’un archevêque danois, une affichette annonce que la crypte, accessible au public depuis les années 1930 – avec 27 000 visiteurs par an – restera fermée « jusqu’à nouvel ordre ». Qu’importe si les revenus tirés de ces visites participent à l’entretien de l’église.

Le lieu avait déjà été vandalisé

Les trois autres cercueils contiennent le corps d’une femme ; celui d’un homme, dont une main et les deux pieds ont été coupés – certains pensent qu’il s’agit d’un voleur, d’autres avancent que le corps a été amputé pour pouvoir entrer dans le cercueil –, et celui d’une religieuse.

Ce n’est pourtant pas la première fois que l’endroit est vandalisé. En 1996 des adolescents y étaient entrés par effraction et avaient sorti des corps de leur cercueil. « Ils les avaient traînés sur le sol et il semblerait qu’ils aient joué… au football avec les têtes, se remémore l’archidiacre. Heureusement, la police avait extrêmement bien fait son travail, et les coupables avaient été attrapés. » Après cet incident, l’accès à la crypte avait été fermé au public pendant une semaine, le temps de « reconsacrer » les corps et d’effectuer les scellés.

De leur côté, les enquêteurs de la police ont examiné les enregistrements de vidéosurveillance. Pas certain qu’ils y aperçoivent le fantôme du Dublinois Bram Stoker, auteur de Dracula, qui aurait visité les lieux et y aurait trouvé une source d’inspiration.



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