Le Covid-19 pousse les Vénézuéliens sur le chemin du retour

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Des Vénézuéliens tentent de rentrer dans leur pays, en pleine pandémie de Covid-19, près du pont Simon-Bolivar à Cucutta, en Colombie, le 4 juin.
Des Vénézuéliens tentent de rentrer dans leur pays, en pleine pandémie de Covid-19, près du pont Simon-Bolivar à Cucutta, en Colombie, le 4 juin. SCHNEYDER MENDOZA / AFP

Enveloppée dans une mince couverture, Mayra est assise au milieu d’un tas de bagages éculés et trop remplis devant la gare routière de Bogota. « C’est la première fois que je couche dans la rue de ma vie », dit-elle sans enlever son masque. La veille, elle a acheté son billet pour atteindre la frontière, à 550 km de là, et rentrer chez elle, à Caracas. « Ce qui me restait d’économie y est passé », soupire-t-elle. Mais les bus ne sont pas partis, le Venezuela ayant ce jeudi-là fermé la frontière. Comme Mayra, des dizaines de migrants du retour sont restés bloqués sur le trottoir à Bogota. Sans un sou.

Selon les autorités migratoires, 71 000 Vénézuéliens sont rentrés chez eux depuis le début de la pandémie. C’est peu au regard des quelque 2 millions qui se sont installés en Colombie depuis 2015. Mais, en temps de confinement, ce flux inversé tourne au défi humanitaire pour les autorités des deux pays. Officiellement, le Venezuela n’enregistrait que 2 377 cas de Covid à la date du dimanche 7 juin – bien que la courbe observe une nette tendance à la hausse ces derniers jours –, et la Colombie, plus de 39 000. Les services migratoires colombiens ont annoncé que le Venezuela allait restreindre l’entrée de ses nationaux à partir de lundi 8 juin.

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A la sortie de Bogota, sur la quatre-voies mal entretenue, de petits groupes de Vénézuéliens marchent, parfois avec des enfants. Ceux qui n’ont pas de quoi se payer un billet de bus rentrent au pays à pied. « 180 000 pesos [45 euros], c’est une fortune », résume Miguel, 27 ans. Ingénieur dans son pays, il travaillait depuis deux ans comme serveur dans un restaurant en Colombie. Il a « comme tout le monde » perdu son travail et son salaire au premier jour du confinement.

Les Vénézuéliens ont fui un pays en pleine débâcle économique. Interrogés sur les raisons qui les poussent aujourd’hui à vouloir y retourner, ils donnent tous la même réponse : « Au Venezuela, j’ai un toit. » Officiellement, les expulsions sont interdites en Colombie depuis le début du confinement. Mais la mesure est bien mal respectée par des propriétaires sans cœur ou sans ressources. Des Vénézuéliens sortis faire leurs courses ont trouvé, au retour, porte close et leurs affaires dans la rue. « Ma propriétaire, âgée de 70 ans, vit du petit loyer que je lui payais. Je comprends qu’elle m’ait demandé de partir », explique pour sa part Miguel.

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