le « Corriere dello Sport » accusé de racisme pour sa « une » sur Lukaku et Smalling

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La « une » du « Corriere dello Sport », le 5 décembre.
La « une » du « Corriere dello Sport », le 5 décembre. FABIO POLIMENI / AP

En Italie, la récente « une » du quotidien sportif Corriere dello Sport n’a pas fini de faire des vagues, dans un pays où le racisme dans le football est un problème récurrent.

Jeudi, le journal a mis sur sa première page les photos des joueurs Romelu Lukaku et Chris Smalling, avec le titre « Black friday ». Corriere dello Sport illustrait ainsi l’affrontement prévu vendredi entre leurs clubs, l’Inter Milan pour Lukaku et l’AS Rome pour Smalling. L’article affirme que le Belge et l’Anglais, « qui ont appris à se respecter, ont pris des positions fortes pour dénoncer le racisme et sont devenus des symboles de leurs deux clubs ».

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« La “une” le plus stupide »

Les deux clubs italiens de Serie A ont qualifié jeudi de « terrible » et d’« inacceptable » le titre. Les joueurs concernés ont tous deux réagi par un cours texte publié sur Twitter.

Romelu Lukaku a déclaré que le journal contribuait à « alimenter la négativité et le racisme au lieu de parler du beau jeu qui va se jouer à San Siro [le stade de Milan] entre deux grands clubs ».

« Au lieu de se concentrer sur une bataille entre deux équipes, le “Corriere dello Sport” fait la “une” la plus stupide que j’aie jamais vue dans ma carrière. »

Smalling a pour sa part regretté un événement « mauvais » et « insensible ».

« J’espère que les rédacteurs impliqués dans la publication de ce titre prendront leurs responsabilités et comprendront le pouvoir qu’ils ont à travers les mots et l’impact que ces mots peuvent avoir. »

« En tant qu’Italien, j’ai honte », a expliqué de son côté l’agent de Lukaku, Federico Pastorello, sur la chaîne Sky Sport News, estimant que plus généralement, « le racisme est un gros problème, un problème culturel ». La question pour lui, « ce n’est pas seulement le titre d’un quotidien, c’est ce qu’on respire dans les stades, sur les réseaux sociaux, dans les rues ». « Il faut que toutes les institutions prennent la question au sérieux », a-t-il dit, estimant que c’est désormais le cas dans le Championnat italien et en Ligue des champions.

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Le « Corriere dello Sport » se dit « ennemi du racisme »

Le Corriere dello Sport a, lui, défendu sa titraille dans un éditorial diffusé sur son site. Le quotidien a assuré qu’elle était « un éloge de la différence, la fierté de la différence et la magnifique richesse de la différence ». « Un titre innocent (…) est transformé en poison par ceux qui ont du poison à l’intérieur », a écrit le directeur du quotidien, Ivan Zazzaroni.

Vendredi, le quotidien a consacré deux pages et sa « une » à sa défense et a dénoncé « un lynchage contre un journal qui depuis un siècle défend la liberté et l’égalité ». « C’est nous qui sommes racistes ? », titre le quotidien en première page, au milieu de plusieurs photos d’archives d’articles traitant du sujet.

En pages intérieures, le quotidien se définit comme « ennemi du racisme » et juge que son titre a été « perverti par la superficialité et la mauvaise foi des réseaux sociaux et des sites internet, prompts à en travestir le message ».

Au bout d’un long article, le quotidien italien évoque Lukaku et Smalling, « deux professionnels extraordinaires ».

« Pour eux, nous sommes sincèrement désolés. Notre intention n’était pas de les blesser, mais au contraire de les mettre en valeur. Et nous continuerons donc à combattre le racisme. Et l’ignorance. »

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