« Le coronavirus révèle la matrice totalitaire du régime chinois »

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Un membre du personnel d’un supermarché portant un masque de protection et une combinaison à Wuhan, le 10 février.
Un membre du personnel d’un supermarché portant un masque de protection et une combinaison à Wuhan, le 10 février. STR / AFP

Ce qui aurait pu rester un épiphénomène circonscrit localement est devenu une épidémie mondiale en raison des trois maux profondément enracinés dans le régime chinois. Premièrement, la corruption : bien que l’Etat central ait strictement réglementé le commerce d’animaux sauvages à des fins alimentaires, celui-ci subsistait dans le marché de Wuhan d’où est partie l’épidémie grâce à une corruption organisée que la municipalité avait intérêt à cacher au gouvernement central.

Deuxièmement, l’obsession de la « stabilité sociale » – entendre : de la préservation de l’image du Parti a fortiori dans un contexte politique sensible comme celui de la préparation de la session plénière de l’Assemblée populaire nationale qui se tient chaque printemps. Troisièmement, le contrôle de l’information, qui n’a cessé de croître sous Xi Jinping, se traduisant par l’ordre intimé aux médias de se faire les porte-parole du Parti et la reprise en main de réseaux sociaux, dans lesquels la sécurité d’Etat lit à livre ouvert, sous couvert d’endiguer la propagation de rumeurs.

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Nombreux sont ceux en Occident qui se sont extasiés devant les capacités de réaction de la Chine et l’importance des moyens déployés : mise en quarantaine de 56 millions de personnes, deux hôpitaux sortis de terre en dix jours, utilisation de la reconnaissance faciale pour traquer les personnes potentiellement contaminées dans les trains, drones intimant l’ordre à des villageois de porter un masque et de rentrer chez eux…

Pourtant, il ne s’agit là que d’un volontarisme à la Mao, consistant pour l’Etat-Parti à agir pour agir, peu importe l’efficacité de l’action entreprise et son coût en termes de violation des droits humains. Outre que la quarantaine a été déclarée bien trop tard – plus de 5 millions de personnes ont quitté Wuhan avant qu’elle ne soit appliquée – et qu’il est impossible de fermer hermétiquement une province entière, les autorités l’ont mise en œuvre sans s’assurer que la population soit suffisamment approvisionnée en vivres, médicaments, personnel et équipements médicaux. Dans un contexte de pénurie qui se prolonge, les deux hôpitaux font office avant tout de propagande.

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A cela s’ajoutent des mesures plus traditionnelles de gestion des crises : campagnes médiatisées pour s’assurer que les directives de l’Etat central sont bien respectées localement ; monopole de la distribution de l’aide sociale par des organisations affiliées à l’Etat-Parti malgré leur manque notoire de professionnalisme et de probité, avec interdiction faite aux citoyens de faire preuve d’initiative.

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