Le coronavirus ravive les tensions entre l’Angleterre et l’Ecosse

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Un marquage au sol à Edimbourg, le 26 juin.

Des drapeaux bleu et blanc flottent le long de la frontière ­écossaise, à deux pas de Berwick-upon-Tweed, le village le plus au nord de l’Angleterre. Vêtus de combinaisons intégrales et de masques à motif tartan, une poignée de manifestants indépendantistes adressent ce samedi 4 juillet un message aux Anglais qui souhaiteraient passer la frontière : restez chez vous ! Une action vivement critiquée dans l’opinion publique mais qui témoigne néanmoins d’une atmosphère politique tendue.

C’est qu’en quelques jours les dissensions autour de la gestion de l’épidémie de Covid-19 au Royaume-Uni se sont grandement accentuées. Points d’achoppement majeurs : la frontière anglo-écossaise et les corridors aériens qui mettront fin, le 10 juillet, pour près de soixante pays – dont la France et l’­Espagne – à la quarantaine imposée pour accéder au territoire anglais.

Une mesure décidée sans concertation

Depuis plus d’un mois, tout voyageur arrivant au Royaume-Uni doit en effet subir un isolement de deux semaines et fournir des informations aux autorités britanniques (adresse, date d’entrée dans le pays, etc.). La mesure avait divisé dès son entrée en vigueur, le 8 juin. Décidée sans véritable concertation avec les autres nations du Royaume-Uni (Pays de Galles, Écosse et Irlande du Nord), elle avait été jugée trop tardive pour certains ou « désastreuse » pour le tourisme ou le transport aérien.

Fin juin, une pétition signée par plusieurs milliers de personnes appelait déjà Édimbourg à fermer la frontière par ­ précaution.

Aujourd’hui c’est la manière d’y mettre fin qui cristallise la plupart des critiques. Alors que Westminster accélère désormais le déconfinement du pays, le contraste avec son voisin du Nord – où la vie reprend, certes, mais beaucoup plus lentement – est saisissant. « En Angleterre, le gouvernement est plus enthousiaste à sortir rapidement du confinement que l’Écosse, explique Laura Webster, journaliste pour le média indépendantiste The National. Cela s’est accéléré dans les dernières semaines. » Ce qui n’est pas le cas en Écosse, où l’intérieur des bars et les salons de coiffure sont toujours fermés, et les masques obligatoires dans tous les magasins depuis le 10 juillet.

Des Ecossais inquiets

Les scènes de liesse qui ont suivi la réouverture des pubs dimanche 5 juillet à Londres – souvent sans masque ni distanciation ­physique – n’ont pas du tout rassuré les Écossais, inquiets d’une résurgence des cas dans le pays. Fin juin, une pétition signée par plusieurs milliers de personnes appelait déjà Édimbourg à fermer la frontière par ­précaution. Si la première ministre, Nicola Sturgeon, membre du parti indépendantiste SNP (Scottish National Party), avait indiqué qu’il n’y avait « pas de plan » concernant une telle mesure, celle-ci estimait tout de même « devoir considérer toutes les options ­possibles ». Habitué des déclarations ­trumpiennes, Boris Johnson avait alors ­rétorqué qu’« il n’y avait pas de frontière entre l’Écosse et l’Angleterre ».

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