Le Canada retient son souffle avant l’élection américaine

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Le premier ministre canadien Justin Trudeau, le 23 septembre à Ottawa.

Motus et bouche cousue. Pas question pour le gouvernement canadien d’insulter l’avenir en affichant publiquement une quelconque préférence pour l’un ou l’autre des candidats à la présidentielle américaine, même s’il regardera avec une attention particulière le premier débat entre Donald Trump et Joe Biden mardi 29. « Etre votre voisin, c’est comme dormir avec un éléphant », avait lancé sur le ton de la boutade, en 1969, à Washington, l’ancien premier ministre (de 1968 à 1984) Pierre Elliott Trudeau.

Un demi-siècle plus tard, son fils, Justin Trudeau, est, à son tour, confronté à la difficulté de vivre aux côtés d’un voisin aussi puissant qu’encombrant. Son père entretenait des relations notoirement conflictuelles avec le président américain de l’époque, Richard Nixon ; lui-même a dû gérer, depuis quatre ans, l’imprévisibilité de Donald Trump, qui lui a infligé moult camouflets.

« L’ère de la confrontation »

Du Tweet qu’il dégaine à peine remonté à bord d’Air Force One à l’issue du G7 de Charlevoix (Québec) en juin 2018, pour traiter le premier ministre canadien de « très malhonnête » et de « faible », jusqu’à celui où il l’accuse d’avoir « un visage à deux faces » après les moqueries supposées de Justin Trudeau en marge du sommet de l’OTAN, en 2019, Donald Trump n’a jamais caché le peu d’estime dans laquelle il tenait son homologue canadien. Qui, en retour, s’est en général gardé d’envenimer une relation déjà difficile ; son long silence de vingt et une secondes après avoir été interrogé, en juin dernier, sur l’attitude de Donald Trump face au mouvement Black Lives Matter, fut son unique et plus éloquente condamnation.

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La tension entre les deux hommes a abîmé la relation historiquement « symbiotique » entre ces deux nations qui partagent la plus longue frontière terrestre du monde, ont des accords de défense communs, et dont les économies sont étroitement imbriquées. « Depuis l’accord de réciprocité signé au XIXe siècle, c’est la qualité des relations personnelles entre nos dirigeants qui a donné l’impulsion politique pour avancer sur le plan commercial et économique, par exemple lors de la signature du premier grand accord de libre-échange par Ronald Reagan et Brian Mulroney [premier ministre canadien, 1984-1993], l’ALE [accord de libre-échange canado-américain en 1987], explique Jean-Denis Garon, professeur en sciences économiques à l’Université du Québec à Montréal. Mais avec Donald Trump, nous sommes passés de l’ère de la coopération à l’ère de la confrontation ».

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