Le Cameroun veut suspendre la concession du port de Douala à une décision de justice

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Le groupe français Bolloré avait été écarté en janvier du processus de sélection et avait porté l’affaire devant le tribunal administratif de la capitale économique.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 10h53

Temps de Lecture 2 min.

Le port de Douala, en mars 2018.
Le port de Douala, en mars 2018. REINNIER KAZE / AFP

Le gouvernement camerounais a demandé la suspension de l’attribution du contrat du port à conteneurs de Douala au groupe suisse TIL, dans l’attente d’un jugement demandé par le groupe français Bolloré, ont confirmé jeudi 24 octobre à l’AFP des sources concordantes. Dans un courrier dont l’AFP a pu vérifier l’authenticité auprès d’une source au port de Douala, la présidence camerounaise a demandé que la finalisation du contrat avec TIL soit suspendue dans l’attente des « conclusions définitives » du tribunal administratif, saisi par Bolloré, qui exploitait le terminal depuis quinze ans via le consortium Bolloré-APM Terminal.

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La lettre a été envoyée par le secrétariat général de la présidence mercredi, alors que le ministre français des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian était en visite au Cameroun, où il a notamment plaidé la cause des entreprises françaises, confrontées à de nombreuses « difficultés administratives et fiscales », auprès du président Biya.

L’exploitant historique avait été écarté en janvier du processus de sélection et avait porté l’affaire devant le tribunal administratif de Douala, obtenant le 16 août la suspension du processus, selon la presse camerounaise. Mais cinq jours plus tard, le port avait intenté un recours, et obtenu la suspension de cette décision de justice, lui permettant d’annoncer mi-septembre que le groupe Terminal Investment Limited succéderait au consortium.

Dix-sept ports gérés par Bolloré en Afrique

Le port de Douala est le plus grand port d’Afrique centrale, principale porte d’entrée de marchandises pour le Tchad et la Centrafrique, deux pays enclavés voisins du Cameroun. Très présent en Afrique en y gérant pas moins de dix-sept ports, Bolloré a décroché en 2015 la concession du nouveau port de Kribi, ville balnéaire du sud du Cameroun. Sollicités par l’AFP, ni le groupe Bolloré, ni TIL n’étaient disponibles pour commenter.

Par ailleurs, la France va accorder une aide de 45 millions d’euros à la région de l’extrême-nord du Cameroun, touchée de plein fouet par les exactions du groupe djihadiste Boko Haram, a annoncé jeudi le ministre français des affaires étrangères. « Nous sommes à vos côtés dans la lutte contre le terrorisme. Cet engagement est aussi un engagement financier », a déclaré Jean-Yves Le Drian à l’issue d’une rencontre avec des responsables politiques et sécuritaires à Maroua, capitale de cette région.

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Cette aide est destinée à améliorer la voirie, la distribution d’eau et le système d’assainissement de Maroua, située dans un triangle avec trois pays frontaliers (Nigeria, Tchad et Niger). La France finance aussi des projets dans la formation professionnelle, la santé, l’éducation et l’agriculture dans cette région très enclavée et meurtrie par une série d’attaques djihadistes depuis 2014.

Boko Haram, né au Nigeria, a étendu ses attaques au carrefour du Niger, du Tchad et du Cameroun. Bien qu’affaibli, il reste actif dans l’extrême-nord du Cameroun, où vivent quatre millions de personnes. Les 13 000 attaques au Cameroun ont fait « plusieurs milliers » de morts depuis 2014 et ont conduit à des mouvements de 250 000 déplacés internes, ainsi qu’à un afflux de 60 000 réfugiés nigérians, a expliqué le gouverneur de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakary.

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