« Le Brexit est annonciateur d’une rupture de la paix commerciale en Europe »

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L’économiste Romain Perez estime, dans une tribune au « Monde », que le Brexit pourrait porter un coup sérieux à la construction européenne telle que nous la connaissons depuis 1958, si le cadre concurrentiel européen n’est pas assoupli.

Publié aujourd’hui à 18h00 Temps de Lecture 4 min.

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« Il ne serait pas acceptable que le Royaume-Uni déclare une guerre commerciale à ses voisins européens et jouisse librement de l’accès à leurs marchés. »
« Il ne serait pas acceptable que le Royaume-Uni déclare une guerre commerciale à ses voisins européens et jouisse librement de l’accès à leurs marchés. » Frank Augstein / AP

Tribune. « La clé, c’est que le projet européen continue. » A entendre le chef de l’Etat français, l’enjeu principal du Brexit pour la France et pour l’Europe serait de sortir au plus vite des incertitudes actuelles. La menace d’un enlisement de la construction européenne justifierait d’expédier au plus vite la sortie britannique du cadre communautaire.

Pourtant, les enjeux économiques du Brexit sont considérables pour l’Europe, et notamment pour la France. C’est en effet un pilier de l’Union européenne – un de nos principaux concurrents de surcroît – qui va s’affranchir de la tutelle de la Commission européenne en matière économique. Et en particulier des articles 105 et 106 du traité de Rome, qui interdisent aux Etats membres toute intervention directe au bénéfice de leurs entreprises.

Subvention ou exonération fiscale

Demain, la Grande-Bretagne retrouvera donc sa faculté de soutenir les pans les plus stratégiques de son économie, et d’accorder toute subvention ou exonération fiscale susceptible de faciliter des investissements. Une telle liberté pourra faire une réelle différence dans les secteurs les plus exposés à la concurrence internationale, telles que l’industrie du transport ou même pour le développement des nouvelles technologies.

Ce scénario est d’autant plus vraisemblable que les électeurs britanniques qui ont rendu possible le Brexit appartiennent dans leur majorité à cette fraction du pays qui a payé le prix fort de la désindustrialisation et subi de plein fouet les effets de la libre concurrence en Europe. L’opinion britannique réclame une politique ambitieuse pour l’industrie britannique, faisant ainsi écho à distance à l’interventionnisme industriel et commercial de l’Amérique de Donald Trump.

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Ainsi, le Brexit est probablement annonciateur d’une rupture de la paix commerciale en Europe, qui pourrait mettre notre économie dans une position délicate.

D’un côté, la France a besoin du commerce avec le Royaume-Uni, qui absorbait 7 % de ses exportations et permettait surtout de dégager un excédent commercial bilatéral de près de 10 milliards d’euros en 2017.

Concurrence biaisée

D’un autre, elle risque de subir une concurrence biaisée de la part d’un concurrent ayant une spécialisation productive assez similaire à la sienne. L’industrie du transport, automobile et aéronautique, ainsi que le secteur biomédical représentent l’essentiel des exportations manufacturières anglaise et française.

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