Le Brésil rétablit la publication des statistiques sur l’épidémie, qui continue sa mortifère progression

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Le ministre brésilien de la santé par intérim, Eduardo Pazuello, à Brasilia, le 9 juin.

Le gouvernement brésilien a dû se résoudre à la triste et très gênante vérité des chiffres. Mardi 9 juin, sur ordre de la justice, le ministère de la santé a finalement repris, à contrecœur, la publication de l’intégralité des données concernant l’épidémie du Covid-19, qui frappe encore et toujours le géant latino-américain.

La décision fait suite à une énième polémique, débutée la semaine dernière. Vendredi 5 juin, à la surprise générale, le ministère de la santé, qui envoyait quotidiennement (mais de plus en plus tardivement dans la soirée…) un bulletin épidémiologique sur la progression du coronavirus, cesse brusquement d’indiquer le nombre total de cas et de décès dans le pays, se contentant de présenter simplement les chiffres enregistrés les dernières vingt-quatre heures.

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A Brasilia, le tollé est général. La presse dénonce un « coup d’Etat statistique » et les autorités régionales de santé évoquent « une tentative autoritaire, inhumaine et contraire à l’éthique de rendre invisibles les morts du coronavirus ». « Jouer avec la mort est pervers », réagit le président de la chambre des députés, Rodrigo Maia, tandis que l’ex-ministre de la santé Luiz Henrique Mandetta dénonce un pouvoir « plus nocif encore que le virus ». « A ce niveau-là, ce n’est même plus du maquillage [statistique], mais de la chirurgie plastique », lance ce dernier, qui avait été limogé à la mi-avril par Jair Bolsonaro.

Treillis plutôt que blouses blanches

De son côté, le chef de l’Etat s’est réjoui de l’opération, qualifiant de « pas représentatifs » les chiffres transmis quotidiennement par les autorités locales de santé, qu’il soupçonne d’exagérer la gravité de la crise. Mais lundi 8 juin, le Tribunal suprême fédéral en a décidé autrement, ordonnant le rétablissement des bulletins dans leur intégralité, chiffres « cumulées » à l’appui. Contraint et forcé, le gouvernement a obtempéré, mais avec une évidente mauvaise volonté. Sur le site officiel du ministère de la santé dédié au Covid-19, le nombre de patients guéris de la maladie est désormais inscrit en évidence, en gras et sur fond vert. Celui des décès se fait plus discret, en petite police et sans couleur…

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Ce dernier épisode est d’abord le signe de la fébrilité régnant au sommet de l’Etat, alors que le Brésil est en passe de devenir le principal foyer actif du coronavirus. Ce dernier comptait, au mercredi 10 juin, plus de 772 000 cas positifs près de 40 000 décès. Avec une moyenne dépassant les 1 000 victimes par jour, il est devenu, depuis une semaine, le premier pays au monde en termes de mortalité quotidienne et devrait dépasser sous peu le Royaume-Uni en nombre de décès cumulés (41 128 morts), devenant ainsi officiellement, derrière les Etats-Unis, le deuxième pays le plus touché au monde par le Covid-19.

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