Le Brésil rejette l’aide du G7 pour combattre les incendies en Amazonie

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Les pays du G7 avaient proposé plusieurs mesures refusées par Brasilia, qui conseille à Emmanuel Macron de s’occuper de ses « colonies ».

Publié aujourd’hui à 05h42, mis à jour à 06h35

Temps de Lecture 3 min.

Le président brésilien Jair Bolsonaro le 23 août à Brasilia.
Le président brésilien Jair Bolsonaro le 23 août à Brasilia. ADRIANO MACHADO / REUTERS

L’Amazonie brûle et avec elle, les relations entre Emmanuel Macron et le président brésilien, Jair Bolsonaro. Le Brésil a ainsi rejeté, lundi 26 août, l’aide proposée par les pays du G7 pour combattre les incendies en Amazonie, a annoncé le chef de cabinet de M. Bolsonaro.

« Nous remercions [le G7 pour son offre d’aide], mais ces moyens seront peut-être plus pertinents pour la reforestation de l’Europe », a déclaré Onyx Lorenzoni, sur un blog du portail d’information G1, une déclaration confirmée à l’Agence France-presse par la présidence brésilienne.

« Macron n’arrive même pas à éviter un incendie prévisible dans une église qui fait partie du patrimoine mondial de l’humanité, et il veut nous donner des leçons pour notre pays ? », a également lancé M. Lorenzoni dans une allusion à l’incendie qui a touché la cathédrale Notre-Dame de Paris le 15 avril. « Il a beaucoup à faire chez lui et dans les colonies françaises », a-t-il ajouté, faisant référence aux départements et territoires d’outre-mer de la France, dont fait partie la Guyane, frontalière du Brésil et qui comprend une petite partie de la forêt amazonienne.

« Le Brésil est une nation démocratique, libre et n’a jamais eu de comportements colonialistes et impérialistes comme c’est peut-être l’objectif du Français Macron. D’ailleurs, avec un fort taux interne de rejet », a aussi affirmé M. Lorenzoni.

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Changement de ton

Avant ces déclarations, le ministre de l’Environnement, Ricardo Salles, avait pourtant estimé que l’aide proposée par le G7 était « bienvenue ». Mais Jair Bolsonaro s’est ensuite réuni avec quelques ministres et son chef de cabinet a changé de ton.

« Personne n’a besoin d’une nouvelle initiative sur l’Amazonie », a abondé le chef de la diplomatie brésilienne, Ernesto Araujo, faisant valoir qu’il existait déjà des mécanismes sous l’égide de la Convention du climat de l’ONU « pour financer le combat contre la déforestation, et pour reforester ».

M. Macron a annoncé une aide de 20 millions de dollars du G7 aux pays d’Amazonie. Cette somme devait principalement servir à envoyer dans la région des avions bombardiers d’eau Canadair, pour tenter d’enrayer les incendies, qui font rage depuis une dizaine de jours. « Les pays ont besoin en urgence de brigades de sapeurs-pompiers et d’avions spécialisés bombardiers d’eau, ça sera la première étape mise en œuvre immédiatement », avait justifié le président chilien, Sebastian Piñera, qui présidera prochainement la conférence climat.

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Vive inquiétude internationale

Outre cette flotte aérienne, le G7 était tombé d’accord sur un volet d’aide à moyen terme destiné à la reforestation. Le programme, qui devrait être présenté à l’Assemblée générale de l’ONU fin septembre, nécessite l’accord du Brésil et la mise en place d’un partenariat avec les ONG et les populations locales.

Cette « initiative pour l’Amazonie » a été annoncée à l’issue d’une session du sommet du G7 consacrée à l’environnement, au cours de laquelle a été abordée la situation dans la forêt tropicale, qui provoque une vive inquiétude internationale.

Emmanuel Macron avait fait de la situation en Amazonie l’une des priorités du sommet, en appelant samedi à une « mobilisation de toutes les puissances » à lutter contre les feux et pour reboiser. « Nous devons répondre à l’appel de la forêt qui brûle aujourd’hui en Amazonie de manière très concrète », avait-il ajouté, après avoir mis en cause le président brésilien, Jair Bolsonaro.

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Colère noire

Le président français a d’ailleurs à nouveau provoqué son homologue brésilien, lundi, en s’interrogeant sur l’opportunité de conférer un statut international à la forêt amazonienne, au cas où les dirigeants de la région prennent des décisions nuisibles pour la planète. Une idée qui a mis le président brésilien dans une colère noire, accusant ceux qui la portent de mentalité « colonialiste ». Le président français a cependant assuré avoir bâti l’initiative qui sera proposée à l’ONU « pour respecter la souveraineté de chaque pays ».

Emmanuel Macron a également rencontré, dimanche à l’issue du G7, le chef amérindien, Raoni Metuktire, qui était l’invité de plusieurs ONG à proximité de Biarritz et qui a confié avoir eu une « bonne discussion » avec le président français. Le vieux chef, 89 ans, inlassable défenseur des droits des communautés indigènes, a par ailleurs appelé à la destitution du président brésilien, Jair Bolsonaro. « Je pense que le président français et d’autres forces internationales peuvent faire pression pour que le peuple brésilien fasse partir Bolsonaro et que le Congrès vote sa destitution », a-t-il aussi déclaré à l’Agence France-Presse.

Selon les derniers chiffres, près de 80 000 feux de forêt ont été répertoriés au Brésil depuis le début de l’année, dont un peu plus de la moitié en Amazonie. Sous la pression internationale, le Brésil a fini par entrer en action, dimanche, en envoyant notamment deux avions C-130 Hercules.

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