« L’automobile devient malgré elle l’otage des passions nationalistes »

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La Commission européenne promet de riposter si les Américains surtaxent les automobiles importées du Vieux Continent au moment où cette industrie fait face à une baisse des ventes, explique Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 12h51 Temps de Lecture 2 min.

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Des voitures allemandes Volkswagen sur un parking à Chusta Vista, en Californie, le 27 juin 2018.
Des voitures allemandes Volkswagen sur un parking à Chusta Vista, en Californie, le 27 juin 2018. Mike Blake / REUTERS

Chronique Pertes & profits. Ainsi donc, soixante-treize ans après la fin de la seconde guerre mondiale et trente ans après la chute du mur de Berlin, l’Allemagne pose un problème de sécurité nationale aux Etats-Unis. Furieux de voir son ancien allié européen entériner la construction d’un nouveau gazoduc entre la Russie et les rives allemandes de la Baltique, inquiet pour les exportations agricoles vers le Vieux Continent, le président Donald Trump joue sa partition préférée : un bon coup de tête pour accélérer les négociations. Et il frappe là où ça fait mal, au cœur de la compétence industrielle germanique, l’automobile. Il menace, sur la foi d’un rapport du département du commerce, d’invoquer l’état d’urgence pour imposer des droits de douane qui pourraient atteindre les 25 %. Stupéfaction de la chancelière allemande, Angela Merkel, qui rappelle que la plus grande usine de BMW dans le monde se situe en Caroline du Sud et que cela n’a jamais posé de problème de sécurité nationale.

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Le monde s’est habitué aux moulinets du locataire de la Maison Blanche. Il menace d’un côté pour obtenir de l’autre et diviser l’adversaire. Il pourrait y réussir puisque les Européens semblent s’opposer sur la réplique à apporter à ce dernier effet de manches. Si la Commission européenne pourrait enclencher des représailles sur les importations agricoles en provenance des Etats-Unis, la France et l’Allemagne ne semblent plus sur la même ligne quant à la poursuite des négociations sur un accord de libre-échange avec Washington.

Plongeon dans l’inconnu

La politique s’invite aussi en Grande-Bretagne où la décision du groupe Honda de fermer sa seule usine européenne, à Swindon, déchaîne les passions. Elus travaillistes et conservateurs s’écharpent pour déterminer si ce départ est lié ou non au Brexit. Le groupe japonais assure qu’il n’en est rien mais reconnaît que la récente signature d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Japon a pesé dans la décision, puisqu’il supprimera avant dix ans toutes les taxes douanières pour les importations automobiles.

L’industrie automobile mondiale n’avait pas besoin d’être embarquée dans ce maelström géopolitique. Elle fait actuellement face à un retournement spectaculaire de son marché. Les ventes de voitures en Chine sont en baisse depuis sept mois et se sont effondrées en janvier 2019 de plus de 17 %. La conjoncture aux Etats-Unis et en Europe est aussi marquée par une chute des immatriculations, à un moment où les constructeurs doivent investir massivement pour préparer la plus importante transition technologique de leur histoire, celle vers la voiture électrique et le véhicule autonome.

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