L’Australie ferme ses portes à un généreux donateur chinois

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Le milliardaire Huang Xiangmo jouait les agents d’influence au profit de Pékin.

Par Harold Thibault Publié aujourd’hui à 14h41

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Le chef de file de l’opposition australienne,  Bill Shorten brandit une photo de la ministre des affaires étrangères Julie Bishop en compagnie de l’homme d’affaires chinois Huang Xiangmo, en juin 2017.
Le chef de file de l’opposition australienne,  Bill Shorten brandit une photo de la ministre des affaires étrangères Julie Bishop en compagnie de l’homme d’affaires chinois Huang Xiangmo, en juin 2017. Micka Tsikas / AP

Avec sa somptueuse villa dans le quartier huppé de Mosman, à Sydney, Huang Xiangmo était devenu l’incarnation de l’ingérence chinoise en Australie. L’homme d’affaires a arrosé les politiciens qui l’acceptaient, versant par exemple l’équivalent de 62 000 euros en 2014 au ministre du commerce d’alors, Andrew Robb, dont la moitié le jour même où Canberra et Pékin annonçaient les détails de leur accord de libre-échange.

C’est dans son jardin que, fin 2016, l’un de ceux qui se sont le plus compromis financièrement avec lui, le sénateur travailliste Sam Dastyari, allait informer le promoteur immobilier chinois qu’il était sur écoute. L’Australian Security Intelligence Organisation – le renseignement – suspectait M. Huang d’être un agent d’influence de Pékin. De fait, en échange de ses dons, M. Dastyari contredisait la ligne de son propre parti sur les bravades de la République populaire en mer de Chine méridionale, et tentait de convertir le permis de résidence de M. Huang en pleine citoyenneté australienne.

L’argent qu’il a déversé sur le monde politique – 1,7 million d’euros – s’est retourné contre lui : la coalition conservatrice au pouvoir a lancé une campagne pour bloquer les interférences chinoises, qui s’est traduite en juin 2018 par l’adoption d’une loi contre l’ingérence imposant à tous les lobbyistes au profit d’intérêts étrangers de s’enregistrer, et renforçant l’arsenal contre l’espionnage.

Naturalisation refusée

Illustration de ce durcissement, M. Huang a été informé par le ministère de l’intérieur, alors qu’il était en déplacement hors d’Australie, que sa demande de naturalisation était refusée et qu’il n’est plus le bienvenu, son permis de séjour ayant été annulé.

Le refus opposé au richissime patron du groupe Yuhu « est peut-être le signal le plus fort à ce jour de Canberra à Pékin sur sa résolution de contrer les efforts d’interférence dans notre politique », écrit le Sydney Morning Herald, qui a révélé la décision mardi 5 février. Les partis politiques qui, fut un temps, dépendaient tant des dons de Huang doivent désormais se demander : devons-nous rendre ces fonds qui sont peut-être sales ? »

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Selon la presse australienne, M. Huang a d’abord fait fortune dans la construction de lotissements à Shenzhen, cité en pleine expansion face à Hongkong, mais a quitté le pays quand éclatait en 2011 un scandale de corruption touchant les officiels de sa ville natale, Jieyang. Il avait déjà des projets immobiliers en Australie, et s’y installa avec sa famille.

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