« L’assurance du pouvoir chaviste se fonde essentiellement sur le soutien de Cuba »

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L’opposition vénézuélienne, emmenée par Juan Guaido, espère une transition démocratique, mais pour ce faire, analyse Renée Fregosi, philosophe et politologue, dans une tribune au « Monde », il faut convaincre Cuba de négocier.

Par Renée Fregosi Publié aujourd’hui à 07h00

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Tribune. La preuve n’est plus à faire que le Venezuela chaviste présente désormais toutes les caractéristiques des pires dictatures : répression, cynisme, incurie, corruption, désastre économique et catastrophe humanitaire. A partir de 2006, tandis que la situation économique se dégradait et que le caractère autoritaire du régime s’affirmait, le pouvoir a progressivement perdu ses soutiens dans la population. En décembre 2015, la victoire écrasante (122 députés sur 165) de l’opposition démocratique aux élections législatives, pourtant inéquitables, a mis en évidence cette situation. Le pouvoir chaviste s’est alors durci davantage, décrétant illégitime l’Assemblée nationale nouvellement élue, et lui a opposé une assemblée constituante fantoche censée s’y substituer. Puis la crise s’est encore aggravée après la « réélection » du président sortant Nicolas Maduro en mai 2018, lors d’une élection présidentielle anticipée largement contestée dans le pays comme au niveau international et à laquelle l’opposition n’a pas participé.

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Pour rappel, il existe deux grands types de sortie des dictatures. Ou bien la dictature tombe par la violence : d’une guerre extérieure, d’une guérilla, d’une guerre civile ou d’un coup d’Etat. Ou bien on sort de la dictature de façon pacifique : soit en obtenant l’abandon du pouvoir par l’autocrate (démission, fuite du pays) sous la pression de la mobilisation massive de la population, soit par l’organisation d’une élection libre (liberté de candidatures, conditions équitables de propagande, garantie de secret du vote, garanties de respect des résultats, possibilité de recours impartiaux) résultant d’une négociation entre certains éléments de la dictature fracturée et les représentants de l’opposition largement soutenue par la population. Dans ce cas, la tenue d’élections libres est généralement obtenue en échange d’une certaine impunité pour les tenants de l’ancien régime convertis au retour de la démocratie.

Intransigeance

A partir de 2014, les deux options de type pacifique (mobilisations de rue et tentatives de négociation) ont coexisté de façon parfois alternative, parfois combinée. Mais depuis la victoire électorale aux législatives d’une part, l’augmentation de la répression des manifestations d’autre part, et aussi la multiplication des défections au cœur du pouvoir, l’opposition vénézuélienne a explicitement choisi l’option de la « transition à la démocratie » c’est-à-dire une sortie pacifique et négociée de la dictature grâce à l’organisation d’une élection libre refondant un ordre institutionnel démocratique. Le concept de transition à la démocratie a été forgé dans les années 1980, à partir de divers cas de sorties pacifiques de dictatures latino-américaines et il a été appliqué postérieurement au bloc de l’Est à partir de 1989 et à d’autres régions du monde, jusqu’aux récentes « révolutions démocratiques » en Tunisie et en Egypte.

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