« L’assassinat de Khashoggi n’a en rien freiné la présence de la France culturelle en Arabie saoudite »

0
149

[ad_1]

Pour Michel Guerrin, rédacteur en chef au « Monde », le milliard d’euros qu’Abou Dhabi a réglé pour avoir son Louvre « est de la rigolade » par rapport au site antique d’Al-Ula. Un projet sur lequel Riyad mise, avec l’aide de la France, pour ouvrir le pays au tourisme.

Publié aujourd’hui à 02h48 Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Vue aérienne du site d’Al-Ula, en Arabie saoudite, le 11 février 2019.
Vue aérienne du site d’Al-Ula, en Arabie saoudite, le 11 février 2019. FAYEZ NURELDINE / AFP

La date tombe mal pour l’Institut du monde arabe (IMA), à Paris. Le 9 octobre, ce musée ouvre une exposition sur Al-Ula, un site dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, grand comme la Belgique, en plein désert et d’une richesse folle. Sept mille ans d’histoire. Qui risquent d’être brouillées par un événement survenu il y a un an, quand le régime saoudien a fait découper en morceaux l’opposant Jamal Khashoggi en son consulat d’Istanbul. Un télescopage entre beauté et sordide.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Arabie saoudite : un an après, le meurtre de Khashoggi hante toujours le prince héritier Ben Salman

Voyons plus large. D’un côté, une monarchie ultra-religieuse, avec à sa tête le prince Mohammed Ben Salman, alias « MBS », qui jette en prison, torture parfois, réprime le moindre opposant, les femmes soumises à la tutelle mâle pour des gestes quotidiens (se marier, ouvrir un compte en banque, etc.), des militantes féministes emprisonnées, un Etat qui s’enlise dans une sale guerre au Yémen. De l’autre, un client richissime à qui l’on vend des tas de produits. Des armes. Beaucoup de culture aussi.

L’assassinat de Khashoggi n’a en rien freiné la présence sur place de la France culturelle. C’est vrai dans l’archéologie, le cinéma, les arts, les festivals, la musique ou l’opéra. L’argent du royaume vient aussi chez nous. 17 millions d’euros au Louvre pour aménager, en 2005, son département des arts de l’islam. 5 millions pour rénover le bâtiment de l’IMA et notamment ses moucharabiehs. L’exposition Al-Ula est financée par le régime saoudien (1 million d’euros). « Nous avons travaillé en toute indépendance », jure Jack Lang, président de l’Institut. Quand on demande à cet ami du Golfe, que certains surnomment « Jack d’Arabie », si échanger avec ce régime lui pose problème, il reste fidèle à une réputation qui lui a réussi. « Je suis un optimiste indécrottable. »

Ambivalence

Donc Jack Lang dit que les échanges culturels sont un bon levier pour faire bouger les mœurs et qu’un « climat inédit » règne à Riyad depuis deux ans. Sentiment confirmé par des spécialistes. Les femmes, par exemple, peuvent conduire une voiture ou voyager seules à l’étranger. Mais nos mêmes spécialistes nuancent. Une femme doit apprendre à conduire avec une femme, ses leçons coûtent six fois plus cher que pour un homme, elle doit acheter une voiture à une femme avec de l’argent donné par un homme.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: