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Un homme honni qui avait « beaucoup de sang sur les mains ». Indépendamment de leurs nuances idéologiques, les médias outre-Atlantique sont unanimes, vendredi 3 janvier, dans la description du chef des forces spéciales des gardiens de la révolution iraniens, Ghassem Soleimani. L’architecte des guerres de Téhéran au Moyen-Orient, et l’une des personnalités-clés de la République islamique, a été assassiné la nuit précédente par un raid des Etats-Unis à Bagdad, en Irak.
« C’est un grand moment pour les Etats-Unis qui devrait être célébré par tous les Américains », se félicite, dans un éditorial, le quotidien conservateur The Washington Examiner. La décision de Donald Trump, qui a lui-même lancé l’ordre de « tuer » le haut gradé, va rendre la vie de ses administrés plus sûre, estime l’éditorialiste Christian Whiton sur Fox News.
Selon le Pentagone, Ghassem Soleimani « préparait activement des plans pour attaquer des diplomates et des militaires américains en Irak et à travers la région ».
« Décision la plus risquée des Etats-Unis »
Si, avec cet assassinat, le locataire de la Maison Blanche « a empêché ce bain de sang de se produire », d’après les mots de Christian Whiton, il a aussi donné son feu vert à « ce qui pourrait marquer l’escalade la plus dramatique du conflit au Moyen-Orient depuis la guerre en Irak », juge Michael Hirsh dans le magazine Foreign Policy.
Le chef de l’Etat fédéral a pris l’un des plus « grands paris » de son mandat, estime le Los Angeles Times :
« Tout au long de sa présidence, Trump a fait des déclarations enflammées, mais a généralement résisté aux actions belliqueuses dramatiques. »
Car si le républicain a martelé à ses partisans qu’il utiliserait une force décisive contre les ennemis des Américains, il s’était également engagé à ne pas participer aux guerres au Moyen-Orient ainsi qu’à ramener les troupes américaines chez elles, rappelle le quotidien. Et ce dernier de souligner que certains anciens conseillers du président l’avaient mis en garde sur le caractère « inconciliable » de ces deux promesses.
Le Washington Examiner, lui, justifie l’intervention :
« L’assassinat de Soleimani n’est pas intervenu dans un vide, mais après une escalade régulière des attaques iraniennes contre les Etats-Unis. Trump mérite toutes nos félicitations pour sa décision audacieuse d’éliminer un homme qui a fait plus pour déstabiliser le Moyen-Orient que n’importe qui d’autre. »
Pour autant, insiste David E. Sanger dans les colonnes du New York Times, le raid mené « transforme un conflit qui mijote lentement avec Téhéran en un conflit bouillonnant ». Le quotidien, réputé proche des démocrates, estime même qu’il pourrait s’agir de « la décision la plus risquée des Etats-Unis » dans la région « depuis l’invasion de l’Irak en 2003 ».
« Créer un contre-discours »
« Mener une action de cette gravité sans impliquer le Congrès soulève de graves problèmes légaux et constitue un affront aux pouvoirs du Congrès », a déploré dans un communiqué Eliot Engel, le chef démocrate de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants.
A quelques mois de l’élection présidentielle et alors que s’ouvre le procès en destitution du président Trump au Sénat, « ce n’est qu’une question de temps avant que l’on se demande si le raid a été décidé pour créer un contre-discours, un conflit avec un adversaire de longue date », avance le New York Times.
Sur Fox News, Christian Whiton rétorque :
« La force dirigée par Soleimani est responsable de l’exportation du terrorisme et du chaos politique pour le régime iranien. Pour la première fois, un président américain a repoussé Téhéran avec force et lui a fait payer une conséquence claire pour son utilisation du terrorisme. C’est ça que les démocrates ne peuvent accepter. »
L’inconnue désormais est la réaction des Iraniens, résume Peter Bergen, analyste auprès de CNN : « Ces derniers mois, ils ont mené des frappes qui semblaient destinées à intimider les Etats-Unis et leurs alliés, mais pas à provoquer une guerre ouverte. »
« L’objectif [du raid meurtrier du 3 janvier] était de prouver la détermination américaine face aux attaques iraniennes. Maintenant, les responsables américains ne doutent pas que les Iraniens vont répondre – mais ils ne savent pas à quelle vitesse ni avec quelle fureur », résume le New York Times.
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