L’assassinat de Ghassem Soleimani est l’un des « plus grands paris » de Trump, selon la presse américaine

0
104

[ad_1]

Un homme honni qui avait « beaucoup de sang sur les mains ». Indépendamment de leurs nuances idéologiques, les médias outre-Atlantique sont unanimes, vendredi 3 janvier, dans la description du chef des forces spéciales des gardiens de la révolution iraniens, Ghassem Soleimani. L’architecte des guerres de Téhéran au Moyen-Orient, et l’une des personnalités-clés de la République islamique, a été assassiné la nuit précédente par un raid des Etats-Unis à Bagdad, en Irak.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le général Ghassem Soleimani, tué par les Etats-Unis, était l’architecte de la puissance iranienne

« C’est un grand moment pour les Etats-Unis qui devrait être célébré par tous les Américains », se félicite, dans un éditorial, le quotidien conservateur The Washington Examiner. La décision de Donald Trump, qui a lui-même lancé l’ordre de « tuer » le haut gradé, va rendre la vie de ses administrés plus sûre, estime l’éditorialiste Christian Whiton sur Fox News.

Selon le Pentagone, Ghassem Soleimani « préparait activement des plans pour attaquer des diplomates et des militaires américains en Irak et à travers la région ».

« Décision la plus risquée des Etats-Unis »

Si, avec cet assassinat, le locataire de la Maison Blanche « a empêché ce bain de sang de se produire », d’après les mots de Christian Whiton, il a aussi donné son feu vert à « ce qui pourrait marquer l’escalade la plus dramatique du conflit au Moyen-Orient depuis la guerre en Irak », juge Michael Hirsh dans le magazine Foreign Policy.

Le chef de l’Etat fédéral a pris l’un des plus « grands paris » de son mandat, estime le Los Angeles Times :

« Tout au long de sa présidence, Trump a fait des déclarations enflammées, mais a généralement résisté aux actions belliqueuses dramatiques. »

Car si le républicain a martelé à ses partisans qu’il utiliserait une force décisive contre les ennemis des Américains, il s’était également engagé à ne pas participer aux guerres au Moyen-Orient ainsi qu’à ramener les troupes américaines chez elles, rappelle le quotidien. Et ce dernier de souligner que certains anciens conseillers du président l’avaient mis en garde sur le caractère « inconciliable » de ces deux promesses.

Le Washington Examiner, lui, justifie l’intervention :

« L’assassinat de Soleimani n’est pas intervenu dans un vide, mais après une escalade régulière des attaques iraniennes contre les Etats-Unis. Trump mérite toutes nos félicitations pour sa décision audacieuse d’éliminer un homme qui a fait plus pour déstabiliser le Moyen-Orient que n’importe qui d’autre. »

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Après la frappe américaine contre le général Soleimani, les craintes d’une plongée dans une nouvelle guerre

Pour autant, insiste David E. Sanger dans les colonnes du New York Times, le raid mené « transforme un conflit qui mijote lentement avec Téhéran en un conflit bouillonnant ». Le quotidien, réputé proche des démocrates, estime même qu’il pourrait s’agir de « la décision la plus risquée des Etats-Unis » dans la région « depuis l’invasion de l’Irak en 2003 ».

« Créer un contre-discours »

« Mener une action de cette gravité sans impliquer le Congrès soulève de graves problèmes légaux et constitue un affront aux pouvoirs du Congrès », a déploré dans un communiqué Eliot Engel, le chef démocrate de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants.

A quelques mois de l’élection présidentielle et alors que s’ouvre le procès en destitution du président Trump au Sénat, « ce n’est qu’une question de temps avant que l’on se demande si le raid a été décidé pour créer un contre-discours, un conflit avec un adversaire de longue date », avance le New York Times.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Impeachment, les étapes d’une sourde bataille

Sur Fox News, Christian Whiton rétorque :

« La force dirigée par Soleimani est responsable de l’exportation du terrorisme et du chaos politique pour le régime iranien. Pour la première fois, un président américain a repoussé Téhéran avec force et lui a fait payer une conséquence claire pour son utilisation du terrorisme. C’est ça que les démocrates ne peuvent accepter. »

L’inconnue désormais est la réaction des Iraniens, résume Peter Bergen, analyste auprès de CNN : « Ces derniers mois, ils ont mené des frappes qui semblaient destinées à intimider les Etats-Unis et leurs alliés, mais pas à provoquer une guerre ouverte. »

« L’objectif [du raid meurtrier du 3 janvier] était de prouver la détermination américaine face aux attaques iraniennes. Maintenant, les responsables américains ne doutent pas que les Iraniens vont répondre – mais ils ne savent pas à quelle vitesse ni avec quelle fureur », résume le New York Times.

Notre sélection d’articles sur l’escalade des tensions entre les Etats-Unis et l’Iran

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: