L’armée israélienne aurait exagéré le nombre de soldats ultra-orthodoxes dans ses rangs

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Des ultra-orthodoxes israéliens lors d’une manifestation contre la détention d’un membre de leur communauté qui refuse de servir dans l’armée israélienne, à Jérusalem, en mars 2018.
Des ultra-orthodoxes israéliens lors d’une manifestation contre la détention d’un membre de leur communauté qui refuse de servir dans l’armée israélienne, à Jérusalem, en mars 2018. Ronen Zvulun / REUTERS

L’inégalité devant le service militaire est un sujet sensible en Israël. L’impasse politique dans laquelle se trouve l’Etat hébreu repose, en partie, sur cette question épineuse. Mercredi 4 décembre, elle est réapparue sous la forme d’un scandale : entre 2011 et 2017, l’armée israélienne aurait systématiquement gonflé le nombre de jeunes ultra-orthodoxes (haredim) faisant leur service militaire, a révélé une enquête diffusée par la radio publique Kan. L’armée aurait ainsi voulu échapper aux critiques sur son incapacité à promouvoir la conscription dans les milieux ultrareligieux.

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L’enquête révèle que l’armée aurait volontairement doublé, voire triplé, le nombre de conscrits haredim pour les faire correspondre aux objectifs. En 2017, elle en a enregistré 3 070 alors qu’ils n’auraient été que 1 300 enrôlés. Des jeunes qui n’étaient pas, ou plus, ultra-orthodoxes au moment de leur service militaire auraient complété les statistiques.

Ce scandale révèle une faille dans le système de recrutement de l’armée, qui n’aurait jamais atteint les quotas fixés par le gouvernement pour le recrutement des ultra-orthodoxes, lesquels représentent 11 % de la population en Israël. Le 1er décembre, le quotidien Haaretz établissait d’ailleurs que le nombre d’enrôlés haredim avait baissé de 20 % entre 2017 et 2018.

« Une erreur » de méthode

L’armée a reconnu « une erreur » de méthode dans le décompte des soldats ultra-orthodoxes recrutés ces dernières années, récusant cependant toute accusation de falsification. « Il ne s’agit pas d’un gonflement des chiffres, cela vient de notre interprétation de qui est ultra-orthodoxe », a répliqué Moti Almoz, le directeur des ressources humaines de l’armée, mercredi. « La définition n’est pas claire, abonde Asaf Malchi, de l’Institut israélien pour la démocratie. C’est différent d’autres communautés comme les Bédouins ou les Ethiopiens : pour les haredim, on doit s’appuyer sur des critères vestimentaires, sur un certain mode de vie. La plupart des jeunes enrôlés sont souvent à la marge de la population ultra-orthodoxe traditionnelle. »

« Le gouvernement a plusieurs fois tenté de légiférer en instaurant des quotas pour la conscription des jeunes haredim »

Une exemption datant de la fondation de l’Etat d’Israël (1948) assure aux jeunes hommes
religieux étudiant dans les yeshivas (écoles religieuses) d’échapper à la conscription, un
engagement obligatoire pour presque tout le reste de la société. La population ultra-orthodoxe ayant augmenté de manière significative, le public israélien réclame que le
« fardeau » de l’armée soit désormais assumé de manière plus équitable. « La conscription des ultra-orthodoxes est un sujet politique complexe depuis une vingtaine d’années, explique le professeur Yagil Levy, expert dans les relations entre la société civile et l’armée. Le gouvernement a plusieurs fois tenté de légiférer en instaurant notamment des quotas pour la conscription des jeunes haredim. »

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