L’Argentine à nouveau en défaut de paiement

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Un homme passe devant la Banque centrale argentine, le 22 mai à Buenos Aires.
Un homme passe devant la Banque centrale argentine, le 22 mai à Buenos Aires. JUAN MABROMATA / AFP

L’Argentine est entrée à nouveau en défaut de paiement vendredi 22 mai en n’honorant pas une échéance de 500 millions de dollars, mais la négociation pour la restructuration de 66 milliards de dollars de sa dette se poursuit. « Nous ne payons pas (les intérêts), mais les négociations continuent », a déclaré à l’agence France-Presse une source au sein du gouvernement argentin.

Le nouveau défaut de paiement est le neuvième de l’histoire de l’Argentine. Mais le gouvernement du président de centre-gauche Alberto Fernandez cherche à conclure un accord avec les détenteurs d’obligations argentines, sans déclencher « l’artillerie du défaut ». Tard jeudi soir, le gouvernement avait déjà annoncé prolonger pour la seconde fois le délai qu’il avait fixé pour la restructuration, en désignant le 2 juin comme nouvelle échéance.

Cette prolongation de seulement dix jours semble montrer que le gouvernement argentin et ses créanciers pourraient être proches d’un accord, bien que la nouvelle date limite ne soit pas forcément définitive, comme l’a précisé jeudi le gouvernement.

Les tractations devaient aboutir à l’origine au plus tard le 8 mai mais, en l’absence d’accord, elles avaient été étendues jusqu’à vendredi, date à laquelle était dû le paiement d’intérêts de 500 millions de dollars.

Négociations en bonne voie

Bien avant l’expiration du délai, il semblait toutefois acquis que ce paiement ne serait pas honoré, le gouvernement ayant inclus les trois titres de l’échéance, appelés 2021, 2026 et 2046, dans le plan de restructuration. La date de vendredi était considérée comme « anecdotique », selon les propos du ministre de l’économie, Martin Guzman.

Si le gouvernement indique que les négociations sont en bonne voie, le principal groupe de créanciers de l’Argentine a toutefois exigé vendredi « une discussion directe et immédiate ». « Le groupe se félicite de l’intention exprimée par l’Argentine de travailler avec les créanciers, mais les actes sont plus éloquents que les mots. Au cours du mois dernier, l’Argentine n’a pratiquement pas eu de communication substantielle avec ses créanciers », a déclaré dans un communiqué un groupe composé de plusieurs fonds d’investissement, dont BlackRock et Fidelity.

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M. Guzman a proposé aux détenteurs d’obligations un échange contre de nouveaux titres avec un délai de grâce de trois ans sans paiement, une réduction de capital de 5,4 % et 62 % d’intérêts. Mais son offre a été rejetée. Les créanciers ont présenté leurs propres propositions, que le gouvernement examine. « Si la majorité (des créanciers) est d’accord pour un échange, le défaut sera très court », explique l’économiste Marina Dal Poggetto de la société EcoGo. « Mais s’ils bloquent la négociation, nous allons le payer cher », souligne-t-elle.

Une nouvelle crise, vingt ans après

En 2001, avec un défaut historique de 100 milliards de dollars, le pays avait connu sa pire crise sociale et économique. Près de vingt ans après, l’Argentine se trouve à nouveau en mauvaise posture : l’économie est en récession depuis deux ans, l’inflation a atteint des sommets (53 % en 2019) et la pauvreté n’a cessé de grimper (33 % en 2019).

La pandémie du nouveau coronavirus a aussi fortement ralenti l’activité économique et forcé le gouvernement à débloquer des fonds pour atténuer ses effets sur les habitants et les entreprises les plus vulnérables. Le Fonds monétaire international (FMI), qui soutient l’Argentine dans sa restructuration, s’est dit cependant confiant face à « la volonté des deux parties de poursuivre les discussions pour parvenir à un accord », selon son porte-parole Gerry Rice.

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D’après le calendrier de la dette, d’autres échéances d’intérêts sont prévues fin juin. Avec un délai de grâce de 30 jours, le pays pourrait compter sur un répit jusqu’à fin juillet. Mais s’il n’y a pas d’accord à cette date, « les détenteurs d’obligations penseront probablement qu’il sera plus commode de faire appel à la justice, étant donné la difficulté pour l’Argentine de parvenir à un accord à court terme », estime Ignacio Labaqui, de Medley Global Advisors.

Une situation de défaut de paiement permet en effet aux créanciers d’exiger devant la justice internationale une « accélération » du remboursement de la dette, à savoir la demande de son paiement intégral.

Le Monde avec AFP

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