L’Arabie saoudite s’entiche de la Saint-Valentin

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LETTRE DE BEYROUTH

Un fleuriste prépare un bouquet à l’occasion de la Saint-Valentin, à Jeddah en Arabie saoudite, le 14 février 2018.
Un fleuriste prépare un bouquet à l’occasion de la Saint-Valentin, à Jeddah en Arabie saoudite, le 14 février 2018. STRINGER / AFP

Les tourtereaux saoudiens ont désormais leur fête. Et les marchands de roses, de chocolats et d’ours en peluche de Riyad et de Djedda aussi. Longtemps illicite, la Saint-Valentin est désormais ouvertement célébrée en Arabie saoudite.

Le 14 février, les boutiques de fleurs des grandes villes du royaume étaient garnies de bouquets de roses rouges, et de nombreux cafés et restaurants proposaient des arrangements spéciaux aux couples en quête de romantisme, avec menu, ambiance – et tarifs – mis au goût du jour. Une évolution emblématique des changements sociaux impulsés par Mohammed Ben Salman, dit « MBS », le prince héritier et homme fort du pays, décidé à dépoussiérer l’image de l’Arabie saoudite, pour y attirer les investissements étrangers.

Contradictions

« Les ventes sont beaucoup plus importantes que les années précédentes, a confié un marchand de fleurs de Djedda à Al-Arabiya, la chaîne panarabe à capitaux saoudiens contrôlée par la couronne. L’environnement est davantage favorable à la Saint-Valentin, les choses changent rapidement. » « La célébration de cette fête ne pose plus de problème, se réjouit une trentenaire de Riyad, qui travaille dans une fondation culturelle proche du pouvoir. La plupart des magasins s’y sont mis. J’ai même vu des restaurants qui distribuaient des roses à leurs clients. »

Une pléthore d’articles sur le sujet est sortie dans le quotidien anglophone Arab News, vitrine de la nouvelle Arabie saoudite promue par Mohammed Ben Salman, l’homme aux deux visages qui a permis aux Saoudiennes de conduire et de voyager librement, tout en emprisonnant de nombreuses militantes féministes. Le journal, peu soucieux de ces contradictions, a publié un guide des plus belles escapades romantiques, des tables les plus propices aux transports amoureux et des cadeaux les plus recherchés par « lui » ou « elle ».

L’occasion de vanter à nouveau les beautés d’Al-Ula, le site antique dans le nord du pays, en train d’être transformé en destination touristique internationale, et de faire de la publicité pour quelques babioles onéreuses : une boîte électronique à billets doux, à 110 euros ; des boucles d’oreilles à 740 euros ; une montre à 1 400 euros… La version haut de gamme du ballon en forme de cœur super nunuche et du « teddy bear » tout rouge… Indice de la « normalisation » culturelle de l’Arabie saoudite et aubaine commerciale, la Saint-Valentin est le parfait véhicule des ambitions du numéro deux saoudien.

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