L’ancien maire de Moscou, Iouri Loujkov, est mort

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C’était le « tsar » de Moscou. Iouri Loujkov, 83 ans, est mort, mardi 10 décembre, des suites d’une opération cardiaque, dans une clinique à Munich. Connu pour ses larges moulinets et son verbe généreux, sa gouaille et sa casquette, le maire pendant dix-huit de la capitale russe avait l’art de la bravade. Nommé en 1992 par Boris Eltsine, Iouri Loujkov avait été envisagé un temps comme le successeur potentiel du président de la Fédération de Russie.

Ce petit homme rond aux accents populistes a ensuite su se rendre indéboulonnable dans les arcanes du système de Vladimir Poutine. Avant de chuter en 2010, sous le feu des critiques pour incompétence et des accusations pour corruption. Le Kremlin avait lâché ce puissant maire qui avait transformé la capitale soviétique, triste et grise, en un vaste chantier urbain du capitalisme sauvage bâti sur un système opaque mêlant construction, pouvoir, argent et famille.

Mue en apparatchik

Ce Moscovite, né le 21 septembre 1936 sous Staline, a rejoint la politique dans les années 1970, sous Brejnev, lorsqu’il s’est fait élire député du conseil de district dans un quartier de Moscou avant de devenir député au conseil municipal de la capitale. Jusque-là, diplômé en pétrochimie et génie mécanique, il avait travaillé au ministère de l’industrie chimique. Mais cet ambitieux communiste qui a rejoint le parti sur le tard, à 32 ans, a ensuite réussi sa mue en apparatchik dans un système électoral très contrôlé. Il a traversé la perestroïka sous le règne de Gorbatchev sans encombre et poursuivi sa carrière dans la chaotique Russie post-soviétique. Lors de la première élection à la mairie de Moscou en 1991, il est élu vice-maire sous Gabriel Popov, qu’il remplace un an plus tard.

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La capitale devient alors « le » chantier de Iouri Loujkov. Et de son épouse, réputée discrète mais efficace en affaires. Elena Batourina, de vingt-sept ans sa cadette, est passée en quelques années de modeste employée municipale à femme la plus riche de Russie (une fortune estimée à 1,2 milliard de dollars). Grâce aux réseaux de son influent mari, elle a su et pu construire un empire immobilier. Dès qu’un journaliste publiait un article sur la corruption, le couple attaquait en justice. Avec d’autant plus de succès que les tribunaux dépendaient de la municipalité.

De grandes réalisations

Le Moscou de Loujkov-Batourina, ce sont de grandes réalisations : l’ouverture d’hôtels luxueux, la reconstruction de la cathédrale du Christ-Sauveur, la rénovation après incendie d’un théâtre de ballets et l’érection des tours d’une ambitieuse cité d’affaires. Partout, centres commerciaux, restaurants, magasins et casinos avec leurs omniprésents néons publicitaires allumés 24 heures sur 24, se sont multipliés, écrasant le reste de la ville, entretenant la spéculation immobilière et, souvent, détruisant des monuments historiques. Un juteux business.

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