L’Amérique latine, à peine touchée par le coronavirus, affronte la pire épidémie de dengue de son histoire

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Un moustique tigre, vecteur de la dengue.
Un moustique tigre, vecteur de la dengue. AFP

Alors que les autorités sanitaires des différents pays latino-américains émettaient les premières alertes concernant le coronavirus, avec une quarantaine de cas détectés dans tout le sous-continent, celui-ci affronte un autre type d’épidémie, bien plus alarmant : celui de la dengue. Selon l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS), à la date du vendredi 6 mars, depuis le début de l’année, 569 400 personnes ont été touchées et 118 sont mortes du fait de cette maladie infectieuse transmise par des moustiques du genre Aedes.

L’épidémie de dengue actuelle, qui a commencé en 2019, est la pire de l’histoire du sous-continent : En 2019, l’OPS avait comptabilisé 3,1 millions de cas et 1 534 morts. « Il s’agit du chiffre le plus important dans l’histoire de la dengue en Amérique, 30 % plus élevé que le nombre de cas signalés en 2015 », année où le nombre de cas avait été le plus élevé, souligne l’organisation onusienne.

Au vendredi 6 mars, le coronavirus, lui, touchait huit pays d’Amérique latine : l’Equateur est le pays le plus affecté avec 13 cas avérés, suivi par le Brésil, le Mexique, le Chili, la Colombie, l’Argentine, la République dominicaine et le Pérou. Aucun mort n’était à déplorer.

« Transmission intense »

« Même si l’on note une létalité moins élevée, la tendance du nombre de cas [de dengue] en 2020 paraît être la même que celle de l’année précédente, souligne Sebastian Oliel, de l’OPS. Il s’agira certainement d’une année épidémique avec une transmission intense. Les quatre sérotypes [que compte la maladie] continuent à circuler dans toute la région, en particulier dans les zones urbaines. »

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Le Paraguay, où aucun cas de coronavirus n’a, pour l’heure, été détecté, est le pays où l’incidence de la dengue est la plus élevée : 137 000 cas ont été signalés depuis début 2020 – dont 11 300 confirmés pour le moment –, et 34 personnes sont mortes. Le propre président du pays, Mario Abdo Benitez, est tombé malade fin janvier, suivi par son épouse, Silvana Lopez Moreira, deux semaines plus tard. Pour Hernan Rodriguez, directeur de la direction des maladies transmissibles du Paraguay :

« Ces chiffres ne représentent que la pointe de l’iceberg, ils n’incluent pas les personnes qui consultent mais n’ont pas été signalées pour une raison ou pour une autre, les personnes malades mais qui ne consultent pas, ou les personnes infectées par le virus mais qui ne développent pas la maladie. Il faudrait multiplier ces chiffres par cinq ou dix. »

Cinquante millions de personnes infectées par an

Partout, la hausse est exponentielle par rapport aux autres années. Le Mexique a annoncé une augmentation de 104 % pour les deux premiers mois de 2020 (1 455 cas) par rapport à la même période de 2019 (711 cas). Au Pérou, où l’alerte sanitaire a été décrétée en Amazonie, quinze personnes sont déjà mortes. En Argentine, la maladie a atteint 14 des 22 provinces du pays, y compris celle de Buenos Aires, la plus peuplée. Près de 800 personnes sont tombées malades et trois personnes sont mortes, dont une dans la banlieue de la capitale.

En proportion de la population, la zone la plus touchée par la dengue, après le Paraguay, est… la Guadeloupe, avec plus de 5 000 cas depuis le début de l’épidémie, mi-octobre 2019. Une jeune fille de 17 ans en est morte en Martinique le 11 février.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, la dengue, qui sévit dans les régions tropicales et subtropicales, avec une prédilection pour les zones urbaines et semi-urbaines, touche chaque année 50 millions de personnes dans le monde. Parmi elles, 500 000 sont affectées par la dengue hémorragique, mortelle dans plus de 2,5 % des cas. Selon l’Institut Pasteur, deux milliards et demi de personnes vivent dans des zones à risque. Il n’existe à ce jour ni vaccin ni traitement.

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