L’Américain Donald Keene, spécialiste du Japon, est mort

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Spécialiste de la littérature et de la culture japonaises, le professeur était devenu un personnage célèbre dans le pays. Il est décédé le 24 février, à l’âge de 96 ans.

Par Philippe Pons Publié aujourd’hui à 15h40

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Donald Keen, le 28 décembre 2015, à Tokyo.
Donald Keen, le 28 décembre 2015, à Tokyo. Shizuo Kambayashi / AP

Grand spécialiste de la littérature et la culture japonaises, Donald Keene est mort le 24 février à Tokyo. Il était âgé de 96 ans. « Passeur » s’il en fut, il a permis à des générations d’étudiants et d’amateurs de la littérature de se familiariser avec une tradition littéraire encore peu connue du reste du monde lorsque le Japon commença à émerger de la défaite de 1945. Très célèbre au Japon, son décès est annoncé en première page de la plupart des quotidiens.

De ses histoires de la littérature classique (World Within the Walls, Japanese littérature in the Pre-Modern Era, 1600-1867, Charles Tuttles, 1976, non traduit) et moderne (Dawn to the West, Japanese littérature in the Modern Era, Henry Holt and Co., 1984, non traduit) à ses essais sur la culture et à ses traductions (Kobo Abe, Yasunari Kawabata ou Yukio Mishima qui furent ses amis), son œuvre est monumentale : plus d’une trentaine d’ouvrages traduits pour la plupart en japonais, dont une biographie de l’empereur Meiji (Emperor of Japan, Meiji and his world, 1852-1912, Columbia University Press, 2002, non traduit).

Son dernier ouvrage porte sur un poète du début du XXe siècle, Takuboku Ishikawa (1886-1912) (The First Modern Japanese : The Life of Ishikawa Takuboku, – l’auteur suit ici l’ordre japonais : le patronyme précédant le prénom – Columbia University Press, 2016, non traduit). Ishikawa sut rendre les tourments de l’ère Meiji (1868-1912), époque du basculement du Japon dans la modernité. « Plutôt que la beauté des fleurs, il écrivit sur les nuances des sentiments, la difficulté d’être et la mort », notait Donald Keene. De nos jours, Ishikawa est l’un des poètes les plus appréciés.

Premier étranger à recevoir l’ordre de la culture

Donald Keene traduisit aussi un autre poète de la même époque Shiki Masaoka (1867-1902), qui avait redonné vie au style du haïku (un poème court). En dépit de son état de santé qui le clouait sur un lit de douleur, Shiki Masaoka s’employa à saisir cet élan intérieur qui habite les choses, ces éclats de vie que recèlent les instantanés du quotidien, les rencontres, les métamorphoses de la nature (des notes et essais « au fil du pinceau » de Shiki Masaoka ont été traduits en français par Emmanuel Lozerand, Un lit de malade de six pieds de long, préface de Philippe Forest, Les Belles Lettres, 2016).

Des spécialistes de la littérature japonaise ont pu discuter les interprétations ou les choix des anthologies de Donald Keene, mais tous lui reconnaissent un extraordinaire travail qui lui valut d’être, en 2008, le premier étranger à recevoir l’ordre de la culture qui honore les personnes qui ont contribué au rayonnement des arts japonais.

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