L’ambition unificatrice de Moon Jae-in mise à mal par le regain de tensions dans la péninsule coréenne

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Le président sud-coréen Moon Jae-in, le 15 juin à Séoul.

La brusque remontée des tensions dans la péninsule coréenne menace l’ambition du président sud-coréen Moon Jae-in en faveur de la réunification de la péninsule, et l’oblige à envisager une nouvelle stratégie.

Déclenchée début juin après des lâchages, au-dessus de la Corée du Nord, de tracts acerbes contre le dirigeant Kim Jong-un par des activistes du Sud, la nouvelle crise pourrait de nouveau s’aggraver. Malgré l’interdiction par Séoul de ces envois de ballons en réponse aux exigences de Pyongyang, les frères Park, Sang-hak et Jung-oh, deux transfuges nord-coréens et ardents militants contre le régime de Pyongyang, ont déclaré qu’ils comptaient bien récidiver le dimanche 21 juin.

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S’ils y parviennent, Pyongyang disposerait de nouveaux arguments pour poursuivre son offensive, qui s’est déjà traduite par la destruction spectaculaire, le 16 juin, du bureau de liaison intercoréen installé à Kaesong, ville nord-coréenne proche de la zone démilitarisée (DMZ). « Ce n’était qu’un début », clamait deux jours plus tard le quotidien nord-coréen Rodong Sinmun, menaçant de nouvelles actions « dépassant l’imagination ». L’armée pourrait réoccuper des zones frontalières démilitarisées ou reprendre des manœuvres à proximité de la DMZ.

Partenaire « servile »

En parallèle, Kim Yo-jong, sœur de Kim Jong-un, qu’on a vue monter au créneau dans cette crise, s’en est prise à M. Moon, le qualifiant d’« impudent » dont les « paroles mielleuses » sont offensantes. « Nous pensons sincèrement qu’il n’est plus possible de discuter des relations Nord-Sud avec un partenaire aussi servile. »

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La nouvelle donne est un coup dur pour Moon Jae-in, promoteur du rapprochement intercoréen. Ce fils de réfugiés du Nord fut un proche collaborateur du président Roh Moo-hyun (2003-2008), l’un des artisans de la politique de rapprochement, dite « du rayon de soleil », lancée par son prédécesseur, Kim Dae-jung (1998-2003). Pendant la campagne l’ayant mené à la Maison Bleue en 2017, M. Moon avait critiqué « la dureté du régime dictatorial de la Corée du Nord » tout en appelant à « reconnaître Kim Jong-un comme son dirigeant et comme notre partenaire de dialogue ». Il affirmait aussi que son pays devait savoir dire non aux Etats-Unis.

En 2018, trois sommets intercoréens, dont un à Pyongyang, avaient semblé inaugurer une ère de coopération. Plusieurs accords, dans le domaine militaire notamment, suscitaient de l’espoir. En parallèle, M. Moon a contribué à l’établissement d’un dialogue direct entre Pyongyang et Washington sur la dénucléarisation du Nord en échange d’une coopération et d’une levée, à terme, des sanctions économiques.

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