L’Allemagne s’inquiète de la radicalité des « manifestations corona » au succès grandissant

0
93

[ad_1]

Un manifestant porte un tee-shirt sur lequel on peut lire « le masque n’a aucune utilité sanitaire », le 2 mai, lors d’une « manifestation corona », à Berlin.
Un manifestant porte un tee-shirt sur lequel on peut lire « le masque n’a aucune utilité sanitaire », le 2 mai, lors d’une « manifestation corona », à Berlin. JOHN MACDOUGALL / AFP

L’Allemagne, Angela Merkel en tête, prend de plus en plus au sérieux les « manifestations corona », qui vont à nouveau rassembler samedi 16 mai dans tout le pays des militants ultragauche, de la droite identitaire ou des complotistes opposés aux restrictions restantes.

Sans attendre le début des rassemblements, des protestataires ont déposé une imitation de pierre tombale devant la permanence électorale de la chancellière allemande, a-t-on appris samedi auprès de la police.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Coronavirus : les paradoxes du déconfinement en Allemagne

Ils devraient encore être plusieurs milliers à manifester à Berlin, Stuttgart – où 5 000 personnes s’étaient réunies le week-end dernier –, Munich ou dans des localités d’ex-RDA. Les grands rassemblements de ce type sont en principe interdits, mais les municipalités les ont autorisés sous condition et avec une forte présence policière.

Les manifestants, assemblage hétéroclite de militants extrémistes, défenseurs des libertés publiques, opposants aux vaccins, voire d’antisémites, protestent contre le port du masque ou les restrictions de mouvement qui subsistent après le déconfinement. Certains vont jusqu’à revendiquer le droit d’être contaminés.

Violences et antisémitisme

Les slogans comme « Nous sommes le peuple ! » ou « Liberté, Liberté ! » font référence aux manifestations qui ont précédé la chute du mur de Berlin, en 1989. D’autres protestataires sont issus de mouvements xénophobes plus récents, exigeant que « Merkel s’en aille » ou dénonçant la « presse mensongère ». Ils sont soutenus par le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) qui espère bien surfer sur ces mobilisations. Un Allemand sur quatre dit comprendre ces manifestations, selon un sondage Civey.

Des violences ont déjà émaillé certains rassemblements. Le 1er mai à Berlin, une équipe de la chaîne ZDF a été violemment agressée par une dizaine de personnes proches, selon la police, de l’ultragauche. A Pirna, en Saxe, un policier a été blessé en marge d’un défilé.

La chancelière a elle-même jugé ces marches « alarmantes », auprès de dirigeants de son parti, et accusé la Russie d’être derrière des opérations de désinformation qui les nourriraient, selon le quotidien populaire Bild.

Lire aussi Angela Merkel dénonce les piratages des services secrets russes

L’équipe de Mme Merkel ne cache pas son inquiétude face au « niveau élevé d’agressivité » dans ces manifestations, selon les termes du porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert. Outre les violences contre les policiers et les journalistes, des messages antisémites ont été aperçus dès les premières manifestations à Berlin, accusant par exemple Rockefeller et Rothschild d’avoir « inventé le coronavirus » ou comparant ports du masque et de l’étoile jaune.

Théories complotistes

Ces mobilisations semblent avoir pris par surprise les autorités, d’autant qu’elles gagnent en intensité au moment où l’Allemagne, dont le bilan est à ce stade moins dramatique que ses voisins européens, a entamé une levée significative des restrictions.

Dans la classe politique, ces « manifestations corona » réveillent le souvenir du mouvement islamophobe allemand Pegida. Des marches hebdomadaires avaient réuni quelques centaines de personnes à partir de la fin de 2014 à Dresde, avant que le cortège ne grossisse de semaine en semaine quand Mme Merkel avait décidé d’ouvrir les frontières aux réfugiés irakiens et syriens. Ces marches ont servi de terreau à l’émergence de l’AfD, qui a fait une entrée inédite en 2017 au Bundestag.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Coronavirus : l’économie allemande a reculé de 2,2 % au premier trimestre

L’autre composante est le succès des théories complotistes avec une fréquentation en nette hausse de groupes conspirationnistes sur Telegram ou YouTube. Les thèses antivaccins y sont en vogue, comme les craintes liées au développement de la 5G.

Notre sélection d’articles sur le coronavirus

Retrouvez tous nos articles sur le coronavirus dans notre rubrique

Sur l’épidémie

Sur le déconfinement et ses enjeux

Le Monde

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: