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Dieter Dzewas ne cherche pas à enjoliver la réalité. Maire de Lüdenscheid, ville située à une petite centaine de kilomètres à l’est de Düsseldorf, dans le nord-ouest de l’Allemagne, cet élu social-démocrate assiste, préoccupé, au déclin démographique de sa commune : un peu plus de 72 000 habitants en 2018, soit environ 8 000 de moins qu’au début des années 1990.
Les raisons de cette baisse ? Un solde naturel négatif, « jusqu’à 350 personnes certaines années », explique le maire, qui évoque une natalité en baisse et une mortalité en hausse en raison du vieillissement de la population. Et puis, surtout, ce phénomène qui s’est amplifié ces dernières années : le départ en masse des jeunes adultes, qui s’en vont pour leurs études et qui, la plupart du temps, ne reviendront pas. « Autrefois, les jeunes restaient ici. Parfois, ils revenaient après avoir étudié autre part. Maintenant, c’est fini : une fois qu’ils sont partis à Cologne, Düsseldorf, Munich, Hambourg ou ailleurs, ils ne se réinstallent plus ici. Cela concerne environ 80 % de nos bacheliers », constate-t-il.
Comparée à d’autres villes allemandes, Lüdenscheid n’est pourtant pas à plaindre. Dans le même Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, il suffit de s’éloigner un peu plus de l’axe Cologne-Düsseldorf-Münster pour trouver des petites villes dont la situation est beaucoup plus préoccupante. A l’instar d’Altena, qui a fait les gros titres en novembre 2017 quand son maire s’est fait agresser au couteau dans un snack par un habitant qui lui reprochait d’avoir accueilli trop de réfugiés : rien qu’en 2017-2019, cette petite ville du Sauerland, région vallonnée de Westphalie, a perdu 6 % de sa population. Un recul cinq fois plus important qu’à Lüdenscheid.
Poussée de l’extrême droite
Le creusement des fractures territoriales dans l’ouest de l’Allemagne fait rarement la « une » de la presse nationale. Trente ans après la chute du mur de Berlin, l’enjeu qui domine les discours des responsables de l’Etat fédéral demeure celui de la « réunification » entre l’Est et l’Ouest. La question a pris de plus en plus d’importance ces dernières années, avec la poussée du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), dont l’enracinement est spectaculaire à l’est de l’ancien rideau de fer : aux législatives de 2017, l’AfD a obtenu 21,9 % en ex-RDA, soit 11,2 points de plus qu’en ex-Allemagne de l’Ouest.
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