L’aide humanitaire dont dépendent des millions de civils en Syrie suspendue à un vote crucial à l’ONU

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Un convoi humanitaire près de Damas, en janvier 2016.
Un convoi humanitaire près de Damas, en janvier 2016. AP

Des millions de Syriens vont-ils perdre leur accès à l’aide humanitaire, nourriture et médicaments compris ? Si un accord n’est pas trouvé au Conseil de sécurité de l’ONU avant vendredi 10 janvier dans la soirée, une opération humanitaire transfrontalière menée depuis six ans par les Nations unies prendra fin immédiatement.

Depuis 2014, les Nations unies et des ONG livrent notamment des denrées alimentaires et des médicaments en Syrie via des points de passage − autorisés annuellement par le Conseil de sécurité − aux frontières turque, irakienne et jordanienne. La dernière autorisation vient à expiration vendredi.

Le 20 décembre, les quinze membres du Conseil de sécurité s’étaient séparés après un double veto de la Russie et de la Chine à une prolongation de l’aide pour un an et via trois points d’entrée, deux en Turquie et un en Irak, proposée par les Européens. Un texte concurrent de la Russie, qui veut faire reconnaître la reprise de contrôle de Damas sur le territoire syrien, n’avait pas recueilli la majorité nécessaire de neuf voix sur quinze pour être adopté.

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« Il n’y a pas de plan B »

« Pour présenter les choses de manière simple, il n’y a aucune alternative pour parvenir à la population que nous avons besoin de rejoindre dans le nord-ouest et le nord-est [de la Syrie] » sans cette opération transfrontalière, a déclaré jeudi aux journalistes le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.

Sans cette opération, « nous verrions la fin immédiate d’une aide pour des millions de civils », prévient Mark Lowcock, le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires humanitaires. « Il n’y a pas de plan B. »

Pour ce responsable, l’arrêt de l’assistance signifierait que « davantage de personnes traverseraient les frontières, aggravant ainsi une crise déjà existante. » L’aide transfrontalière bénéficie à plusieurs millions de Syriens, dont près de trois millions dans la région d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, dernier bastion de l’opposition et de groupes djihadistes où les combats et les bombardements ont redoublé ces dernières semaines.

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Un autre texte pour trouver un compromis

Le camp pour personnes déplacées de Khirbet Al-Joz, dans l’ouest de la province d’Idlib, en décembre 2019.
Le camp pour personnes déplacées de Khirbet Al-Joz, dans l’ouest de la province d’Idlib, en décembre 2019. AAREF WATAD / AFP

Après une semaine de négociations sans avancée – dont, fait rare sur un même sujet, quatre réunions dites « P5 » des cinq membres permanents du Conseil de sécurité –, l’Allemagne et la Belgique ont mis sur la table du Conseil, jeudi, un texte obtenu par l’AFP qui se rapproche de la position russe sans être toutefois identique. La proposition vise le maintien de trois points de passage frontaliers, deux avec la Turquie et un avec l’Irak. Les coauteurs ont renoncé à une demande portant sur un an, se bornant à demander six mois de prolongation jusqu’au 10 juillet.

Comme en décembre, la Russie a aussitôt mis sur la table du Conseil une contre-proposition en reprenant sa demande de n’autoriser que deux points de passage avec la Turquie et uniquement pour six mois. Obtenu par l’AFP, le texte russe renouvelle les dispositions prises en 2014 « en excluant les points de passage d’Al-Yarubiyah [Irak] et d’Al-Ramtha [Jordanie] pour une période de six mois, jusqu’au 10 juillet 2020. »

Avec la Russie, « c’est compliqué », soulignent plusieurs diplomates en évoquant les négociations intenses tenues en décembre et depuis une semaine. Premiers soutiens du régime syrien, les Russes « sont en position de force », ils considèrent que l’autorisation transfrontalière est « une atteinte à la souveraineté, et c’est une réalité », concède l’un de ces diplomates.

Cinq nouveaux membres non permanents (Vietnam, Saint-Vincent et les Grenadines, Tunisie, Niger, Estonie) ont pris leurs fonctions au Conseil de sécurité le 1er janvier et la Russie dispose, avec plusieurs de ces Etats, d’une meilleure chance d’obtenir neuf voix pour faire adopter son texte. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, voire la France iront-ils jusqu’à utiliser leur droit de veto pour contrer Moscou sur un texte humanitaire ? Plusieurs diplomates se posaient la question jeudi.

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