« L’aide aux voitures électriques n’est pas tenable à long terme »

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Chronique. Cela vous dirait une voiture électrique flambant neuve pour… zéro euro ? C’est la proposition que vient d’afficher le concessionnaire allemand Autohaus ­König. Il propose de repartir au volant d’une Renault Zoe à un tarif de location imbattable. On imagine la queue devant ses cinquante concessions. Evidemment, il vaut mieux, avant de se précipiter, lire les petites lignes. Elles indiquent que cette offre est réservée aux professionnels et qu’il faudra louer la batterie en plus. Il reste que, pour le prix d’un abonnement téléphonique, on s’offre une belle automobile. En France, Renault propose sa Zoe pour 79 euros par mois.

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A ces conditions, on comprend que le marché de la voiture électrique démarre enfin en Europe. Depuis près de dix ans, les promoteurs de ces moteurs propres et silencieux se lamentent des ventes confidentielles de ces véhicules. En 2019, ils n’ont représenté qu’autour de 2 % des ventes de voitures neuves en Europe. Pas de quoi guérir la bouffée de chaleur de la planète. Jusqu’à présent, ces autos étaient trop chères et moins performantes que leurs homologues thermiques.

Foire aux subventions

Et d’un coup, miracle, le marché se débloque. Au premier semestre de 2020, en dépit de la pandémie, il se vendra en France et en Allemagne, les deux premiers marchés européens, autant de voitures électriques que durant toute l’année 2019. La France voit d’un coup passer la part de marché de ces automobiles de 2,5 % à 9 %. Et dans des pays plus en avance, comme la Suède, elles représentent le quart des ventes.

En réalité, il n’y a pas vraiment de miracle dans tout cela, juste une économie très administrée. Convaincus qu’il fallait provoquer un électrochoc pour que ce secteur réponde enfin aux exigences climatiques, les pouvoirs publics ont agi à la fois sur l’offre et la demande. Côté offre, l’enjeu a consisté à convaincre les constructeurs de proposer des gammes entières alors qu’il n’y avait pas d’acheteurs en face.

Pour cela, le Parlement européen a voté un renforcement drastique des normes antipollution. D’ici à la fin de l’année, la moyenne des émissions de CO2 de chaque constructeur ne devra pas dépasser 95 grammes par kilomètre, sous peine de payer de lourdes amendes. La moyenne en 2019 était de 117 grammes. Contraints et forcés, les constructeurs ont développé des gammes entières. Près de 70 modèles sont désormais proposés à l’acheteur européen.

Mais il fallait aussi agir sur la demande. D’où la foire aux subventions. La dernière offre de Renault, si avantageuse, inclut une prime à la conversion de 5 000 euros et un bonus écologique de 7 000 euros. Même chose en Allemagne avec des aides qui atteignent les 9 000 euros par véhicule et expliquent la bonne affaire proposée par le concessionnaire berlinois. Une telle politique, qui coûte cher aux contribuables et aux constructeurs, n’est évidemment pas tenable à long terme. Le pari est donc que, d’ici quelques années, les progrès dans les batteries permettront d’enlever les béquilles de ce marché pas comme les autres. Faute de quoi, c’est une bonne partie de l’industrie européenne qui risque la sortie de route.

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