« L’affaire Soleimani constitue une nouvelle étape dans le divorce transatlantique sur le Moyen-Orient »

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Le 4 janvier, des Iraniens sont decendus dans les rues de Téréran pour dénoncer la frappe américaine qui a tué, la veille, le général Ghassem Soleimani.
Le 4 janvier, des Iraniens sont decendus dans les rues de Téréran pour dénoncer la frappe américaine qui a tué, la veille, le général Ghassem Soleimani. Ebrahim Noroozi / AP

Chronique. Qui peut s’étonner que les alliés européens des Etats-Unis aient été tenus à l’écart de l’assassinat du général Ghassem Soleimani ? Le contraire aurait été surprenant. Dans ce genre d’opérations, les Américains jouent rarement collectif, même avec les Britanniques ; ils n’ont besoin de personne. Nul besoin non plus d’aller quémander la bénédiction de leurs partenaires européens, qui la leur auraient très certainement refusée.

Pourquoi, alors, ces Européens – en particulier les trois pays en première ligne sur ce dossier, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne – ont-ils évité de condamner cette action retentissante ? D’abord parce que, comme on l’a dit à Bruxelles, personne parmi eux « n’a pleuré Soleimani ». Ensuite parce qu’ils font partie d’une alliance – une alliance dominée par les Etats-Unis.

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Ces trois pays, rappelons-le, non seulement sont membres de l’OTAN, mais ils participent, sous le leadership des Etats-Unis, depuis 2014, à une coalition internationale qui a pour mission de combattre l’Etat islamique. Ils savent que l’assistance militaire de ce puissant allié leur est indispensable. Et là réside l’une de leurs divergences sur la situation actuelle en Syrie et en Irak : pour les Européens, la lutte contre Daech est loin d’être achevée. La poursuite de ce combat – qu’ils ne peuvent mener seuls – est même qualifiée de « prioritaire » par les trois dirigeants Emmanuel Macron, Angela Merkel et Boris Johnson dans leur déclaration commune, publiée le 5 janvier. Or, quelques heures plus tôt, le commandement militaire américain avait annoncé la suspension de la lutte contre Daech : pour Washington, face à la perspective de représailles iraniennes, la priorité des troupes américaines en Irak est de s’occuper de leur propre protection.

Le fiasco de 2003

L’affaire Soleimani constitue la troisième étape du divorce transatlantique sur le Moyen-Orient. La première a été la décision de l’administration Bush d’envahir l’Irak, en 2003, pour en déloger Saddam Hussein. Cette décision divisa profondément l’Europe. La France et l’Allemagne refusèrent de suivre l’allié américain ; très vite après les attentats du 11-Septembre, le président Chirac avait décelé l’obsession irakienne de George W. Bush et de son équipe et avait tenté, en vain, de les mettre en garde. Plusieurs autres pays européens, en revanche, dont le Royaume-Uni, acceptèrent de participer à l’expédition. L’opération tourna au fiasco, dont on paie encore les conséquences.

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