L’affaire Gui Minhai, symbole des tensions diplomatiques entre la Suède et la Chine

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Des pancartes montrant le libraire disparu Lee Bo (à gauche) et son associé, l’éditeur Gui Minhai (à droite) devant le bureau de liaison avec la Chine à Hongkong, en 2016.
Des pancartes montrant le libraire disparu Lee Bo (à gauche) et son associé, l’éditeur Gui Minhai (à droite) devant le bureau de liaison avec la Chine à Hongkong, en 2016. PHILIPPE LOPEZ / AFP

Une énième provocation, dans le sillage d’une longue série d’incidents qui ne cessent d’envenimer les relations entre Pékin et Stockholm. C’est ainsi qu’a été interprétée, côté suédois, la condamnation à dix ans de prison par la Chine, lundi 24 février, de l’éditeur Gui Minhai, accusé d’« avoir fourni illégalement des informations à l’étranger », et dont Pékin affirme qu’il a renoncé, en 2018, à la nationalité suédoise, acquise il y a trente ans, pour retrouver la nationalité chinoise. Contestant l’information, les autorités suédoises, soutenues par l’ensemble de la classe politique du royaume, ont immédiatement demandé la libération de l’éditeur.

Disparu en octobre 2015, lors d’un séjour en Thaïlande où il possédait une résidence, Gui Minhai était réapparu trois mois plus tard à la télévision officielle chinoise pour s’accuser d’un accident de la route dans sa ville natale, Ningbo, survenu en 2003, dont il avait fui les responsabilités légales. Il est alors condamné à deux ans de prison.

Lire aussi Chine : l’éditeur Gui Minhai condamné à dix ans de prison

Remis en liberté fin 2017, il avait de nouveau été arrêté en janvier 2018 par des policiers chinois en civil, alors qu’il se trouvait dans un train pour Pékin, en compagnie de deux diplomates suédois. Depuis, les rapports entre les deux pays se sont tellement dégradés que le quotidien Dagens Nyheter évoquait une « guerre froide diplomatique », au lendemain de la nouvelle condamnation de l’éditeur.

« Inacceptable »

Si l’affaire Gui Minhai est au cœur des tensions, l’ambassadeur de Chine en Suède est jugé largement responsable des frictions entre les deux pays. Passé par Moscou, le très virulent Gui Congyou a été nommé à Stockholm en août 2017. Depuis, il a été convoqué plus de quarante fois par le ministère suédois des affaires étrangères, la plupart du temps pour s’expliquer sur ses critiques acerbes des médias suédois, formulées sur le site de l’ambassade ou adressées directement aux rédactions.

« Il arrive que des ambassadeurs nous contactent, mais jamais de cette façon », observe Karin Olsson, chef du service culturel du journal Expressen, qui décrit une situation « complètement inédite ». Les attaques sont montées en puissance au printemps 2018. « Cela coïncide avec la nouvelle arrestation de Gui Minhai et une couverture de plus en plus ouvertement critique de la Chine dans les médias suédois », note Björn Jerden, chef du département Asie à l’Institut de politique étrangère, à Stockholm.

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