« L’affaire George Floyd a réveillé un appétit de réforme de la police »

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Des policiers bloquent la route à des manifestants à Louisville (Kentucky), aux Etats-Unis, le 25 septembre 2020.

Seth Stoughton est professeur à l’université de Caroline du Sud, spécialisé en criminologie et justice criminelle, coauteur de l’ouvrage Evaluating Police Uses of Force (NYU Press, 2020, non traduit). En avril, il a été entendu comme expert lors du procès de Derek Chauvin, le policier reconnu coupable de la mort de George Floyd.

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Un an après la mort de George Floyd, étouffé sous le genou d’un policier blanc le 25 mai 2020 à Minneapolis (Minnesota), et les manifestations d’ampleur inédite qu’elle a déclenchées à travers les Etats-Unis contre les violences policières et le racisme, les pratiques policières ont-elles évolué ?

Il est difficile d’avoir une vue globale des réformes entreprises depuis un an dans les quelque 12 000 services de police dépendant des villes ou des comtés et les milliers d’agences au niveau fédéral ou des Etats. Mais on constate des changements, en matière de formation et d’usage de la force, notamment sur les techniques d’immobilisation [étranglement, plaquage].

Par endroits, c’est la culture même des forces de l’ordre qui connaît des évolutions : le mur du silence, ce « mur bleu », la couleur des uniformes de police, qui empêchait bien souvent de reconnaître et de traiter les mauvaises pratiques, se fissure. De nombreux services se sont engagés à mettre en place des règles obligeant les policiers à empêcher les comportements inappropriés de leurs collègues.

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Dans certaines villes, les policiers sont désormais formés pour tirer dans les jambes et non plus dans la tête ou la poitrine, comme c’est généralement le cas. Un tel changement peut paraître minime, mais pour la police américaine, cette évolution est spectaculaire, car la pratique du « shoot to stop » était jusqu’à présent considérée comme acquise. Dans d’autres villes, les policiers ont amélioré leurs interactions avec le public.

L’affaire Floyd et le procès qui s’est ensuivi constituent-ils un tournant ?

Une chose est certaine : ils ont attiré l’attention de l’opinion publique sur les pratiques policières envers les Afro-Américains ; renforcé la prise de conscience d’une partie de la population, notamment blanche, de la nécessité de changer certaines de ces pratiques ; suscité des débats ; réveillé un appétit de réformes. Militants et élus sont désormais focalisés sur ces problèmes. Et c’est important, car on ne doit pas faire l’erreur de penser que les services de police se réformeront d’eux-mêmes.

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A ce titre, on peut dire que l’affaire Floyd, par sa médiatisation, a eu un impact énorme et constitue une étape importante. Tout cela se serait peut-être produit sans elle – un seul cas ne suffit jamais à impulser des changements politiques –, mais elle a accéléré le mouvement de professionnalisation de la police.

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