l’affaire Clinton-Lewinsky ou le puritanisme hypocrite

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Des premiers soupçons, en janvier 1998, à l’acte public de contrition du président, le 17 août, l’affaire Lewinsky a vu se bousculer les pulsions contradictoires d’un pays imprégné de morale puritaine mais irrémédiablement tenté par le voyeurisme. Les frasques de Bill Clinton avec Monica Lewinsky, une stagiaire de 22 ans, ont mis les Etats-Unis en ébullition. Une rupture avec le voile pudique et l’habituelle discrétion qui avaient entouré les relations extraconjugales des présidents américains, révélées bien après leur départ de la Maison Blanche.

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Surgi en pleine éclosion des chaînes d’information en continu et des médias numériques, cet adultère présidentiel se trame dans le bureau Ovale. De quoi lui donner un lustre supplémentaire. La chronique de cette liaison, ébruitée par les confessions de Monica Lewinsky à son amie Linda Tripp qui s’empressera d’en transmettre les enregistrements au procureur Kenneth Starr, n’épargne aucun détail.

De l’utilisation très particulière d’un étui à cigare à la fameuse petite robe bleue tachée de sperme, conservée telle une relique et dont l’analyse de l’ADN confondra le président, qui avait pourtant juré avoir à peine remarqué la jeune stagiaire. Au gré des révélations du rapport Starr, on ne parle bientôt sur les plateaux de télévision que de sexe oral et des techniques les plus éprouvées pour pratiquer l’amour au bureau. A l’épicentre de ce déballage, la présidence de Bill Clinton vacille.

Volonté de distinction

« On ne pouvait qu’être frappé de voir les juges républicains ressasser, comme des obsédés, les actes qu’ils prétendaient condamner. Au nom d’une moralité publique puritaine, ils ont fait preuve d’exhibitionnisme et de voyeurisme moral », considère Mokhtar Ben Barka, professeur de civilisation américaine à l’université polytechnique des Hauts-de-France (UPHF). En 1998, dans Le Nouvel Observateur, l’ancien gouverneur de New York Mario Cuomo estime, de son côté, que « sur la question du sexe, les Américains sont totalement schizophrènes ».

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Pourtant, l’opinion publique américaine ne semble guère impressionnée par la surmédiatisation faussement contrite des turpitudes présidentielles. Au lendemain de la confession embarrassée de Bill Clinton, les sondages témoignent d’une volonté de clairement distinguer entre le rôle public du président et sa vie privée. Le démocrate, dont la destitution sera bloquée par le Sénat, terminera son deuxième mandat avec de confortables scores de popularité (pas aussi élevés que ceux d’Hillary, l’épouse trompée), contrairement au procureur Starr.

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