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L’actrice suédoise Bibi Andersson, de son véritable nom Berit Elisabeth Andersson, est morte dimanche 14 avril, ont annoncé sa fille Jenny Grede Dahlstrand et son attaché de presse, Martin Frostberg. Née à Stockholm le 11 novembre 1935, elle étudie, soutenue par sa mère dans ses ambitions de devenir actrice, à l’école d’art dramatique Gösta Terserus, et de 1954 à 1956 à l’Académie royale d’art dramatique de Stockholm, qui accueillit en son temps des actrices aussi célèbres que Greta Garbo et Ingrid Bergman.
Elle n’a que 15 ans lorsqu’elle apparaît pour la première fois à l’écran, dans un film publicitaire tourné par Ingmar Bergman en 1951. En 1956, elle rejoint le groupe d’acteurs du metteur en scène au théâtre municipal de Malmö (sud de la Suède). Elle fera une grande partie de sa carrière au théâtre, notamment sous sa direction. Elle jouera dans des pièces d’August Strindberg et de Hjalmar Bergman. Elle collaborera également pendant plusieurs décennies avec le théâtre dramatique royal de Stockholm. Son répertoire est large, Bibi Andersson ayant joué dans des œuvres d’auteurs aussi connus et différents que Strindberg, Tchekhov, Shakespeare, Tennessee Williams, ou Molière.
Mais sa blondeur, son apparence ingénue et sa délicatesse l’imposent aussi à l’écran. Bibi Andersson a participé à 90 films et productions télévisées en Suède et à l’étranger. Ouverte aux compositions les plus variées, elle déclara le 4 avril 1974 dans Combat : « Les rôles que je préfère sont ceux qui mettent en jeu des expériences profondes, comme il en existe dans la vie, les rôles qui ne sont pas les caricatures des êtres humains. » Elle interprète d’abord des personnages mineurs, pour Bergman, notamment dans Sourires d’une nuit d’été.
Alors qu’elle est à l’Académie royale, le grand cinéaste lui demande de jouer dans Le Septième Sceau (1956), qui reçut le Prix spécial du jury au Festival de Cannes de 1957, film dans lequel excella Max von Sydow. Elle joua ensuite un double rôle dans le magnifique et sensible Les Fraises sauvages (1957) : l’amour de jeunesse du professeur Isak Borg (Victor Sjöström) et l’auto-stoppeuse qui prend le vieil homme en pitié pendant son voyage à Lund.
Prix au Festival de Cannes 1958
On la retrouve dans Au seuil de la vie (1957) – où elle reçut avec d’autres le Prix collectif d’interprétation féminine au Festival de Cannes en 1958 –, dans Le Visage (1958), et dans L’Œil du Diable (1960). Mais c’est dans Persona (1965) qu’elle donne le meilleur d’elle-même. Face à Liv Ullmann, qui incarne une célèbre actrice de théâtre malade, elle est une étonnante Alma, l’infirmière qui a la garde de la comédienne. Bibi Andersson a été récompensée par le prix suédois Guldbagge pour son jeu dans ce qui est devenu un classique du cinéma mondial. A propos de ce film, Bergman reconnaîtra qu’avec l’aide de ses deux comédiennes il avait fait acte de survie. « J’ai dit un jour que Persona m’avait sauvé. Ce n’était pas une exagération. Si je n’avais pas trouvé la force de faire ce film-là, j’aurais sans doute été un homme fini. » De son côté, Bibi Andersson reconnut dans Combat le 4 avril 1974 ce qu’elle devait au maître : « J’ai connu peu de réalisateurs capables de m’influencer autant que lui. Son principal atout vient de ce qu’il construit des rôles intéressants. Il est très intelligent, il n’est pas banal, la matière qu’il vous propose est toujours passionnante. »
En tournant avec Vilgot Sjöman (La Maîtresse, 1962), en tentant de faire une carrière internationale (La Bataille de la vallée du Diable, 1966, de Ralph Nelson ; La Lettre du Kremlin [1969], de John Huston ; Jamais je ne t’ai promis un jardin de roses [1977], d’Anthony Page), elle chercha à s’échapper de l’univers bergmanien.
Son film non suédois le plus connu est peut-être Le Festin de Babette (1987), de Gabriel Axel, d’après l’œuvre de Karen Blixen, avec notamment une remarquable Stéphane Audran, dans lequel Bibi Andersson joue un rôle mineur. Le film reçut un oscar en 1988. Pour son rôle d’abbesse impitoyable dans Arn, chevalier du Temple (2007), elle a obtenu le prix Guldbagge de la meilleure actrice dans un second rôle, devenant la comédienne la plus récompensée de l’histoire du cinéma suédois (quatre trophées).
Elle s’est aussi engagée dans différentes causes. En 1982, elle prend l’initiative de la création de l’association Artistes pour la paix. Puis, dans le contexte de la guerre dans l’ancienne Yougoslavie, elle rejoint d’autres acteurs, dans les années 1990, pour lancer le projet d’aide Open Road – Sarajevo.
Dates
1935 – Naissance le 11 novembre à Stockholm.
1954 – Etudes à l’Académie royale d’art dramatique de Stockholm.
1956 – Elle commence à jouer sous la direction d’Ingmar Bergman
1965 – Elle est Alma dans Persona, d’Ingmar Bergman
1987 – Le Festin de Babette
2019 – Elle meurt le 14 avril
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