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EntretienLe politiste estime, dans un entretien au « Monde », que les mouvements de protestation qui secouent aujourd’hui des pays comme l’Algérie, le Chili ou le Liban ont pris une importance toute nouvelle, faisant de l’intersocialité une dynamique majeure qui l’emporte désormais sur les relations entre Etats.
Chacun de ces mouvements est différent et naît de circonstances particulières mais d’Alger à Bagdad en passant par Hongkong, La Paz ou Santiago ou comme les « gilets jaunes » l’an dernier en France, les contestations qui secouent aujourd’hui la planète ont d’évidents points communs. Professeur émérite à Sciences Po Paris, Bertrand Badie, qui vient de publier L’Hégémonie contestée. Les nouvelles formes de domination internationale (Odile Jacob, 240 pages, 22,90 euros), analyse ces protestations qui sonnent comme un retour des peuples.
Une douzaine de pays sont simultanément touchés par de vastes mouvements de contestation. Y a-t-il une dynamique commune ?
Incontestablement, même si chacun a des origines et des caractères spécifiques. Avec ces mouvements, c’est l’acte II de la mondialisation qui a commencé. Celle-ci, bien que trop souvent sollicitée comme explication passe-partout, me semble cadrer de façon très éclairante de ce qui se passe actuellement. La mondialisation est en effet dominée par trois symptômes majeurs qui pèsent fortement sur ces mouvements. Le premier est l’inclusion : rares sont les peuples ou les histoires qui, aujourd’hui, restent en dehors de la scène mondiale. Le second est l’interdépendance, qui est un peu l’antonyme de la souveraineté et qui favorise la diffusion et le renforcement mutuel des expressions collectives. Le troisième est la mobilité, qui assure la fluidité des rapports entre sociétés.
« Dans le nouveau face-à-face entre le politique et le social, ce dernier l’emporte largement »
Cela donne aux mouvements sociaux une importance toute nouvelle, faisant de l’intersocialité une dynamique majeure qui l’emporte désormais sur le jeu international classique, celui des relations entre Etats. Les convergences entre les sociétés sont en train d’écrire l’histoire, en lieu et place des coopérations et des rivalités entre Etats-nations. Autant de changements qui ont aussi pour effet majeur de modifier le rapport entre le social et le politique. Autrefois, le politique était le « hard », le dur, et le social le « soft », le mou, le souple. Maintenant, et de plus en plus, le politique est instable, incertain, et le social est doté des capacités les plus fortes. Dans le nouveau face-à-face entre le politique et le social, ce dernier l’emporte largement : l’Iran est plus sérieusement défiée en Irak par les manifestations populaires que par la diplomatie américaine.
Quel est l’exemple le plus significatif ?
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