L’acte de résistance du pasteur Steffen Reiche, opposant au communisme est-allemand

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1989, mon dernier été en RDA (2/6). Ce pasteur rêvait de fonder un SPD autonome pour forcer la démocratisation du régime. Début août, une rencontre déterminante lui permet d’intégrer un groupe de dix pasteurs. Leur projet : fonder le nouveau parti d’ici au 40e anniversaire du pays, le 7 octobre.

C’est en robe pastorale blanche qu’il arrive au rendez-vous, débarquant du cimetière d’à côté où il vient de célébrer un enterrement. Quelques instants plus tard, c’est en bras de chemise qu’il nous reçoit dans la cuisine de son petit appartement, où il nous propose d’emblée une bière bien fraîche sous l’œil sévère de Luther dont le portrait est accroché à côté de la fenêtre.

Paroisse de Nikolassee, arrondissement de Steglitz-Zehlendorf. C’est ici, dans ce quartier résidentiel et boisé de la périphérie sud du Berlin, que vit aujourd’hui Steffen Reiche. Agé de 59 ans, cet ancien ministre du Land de Brandebourg (1994-2004), qui fut aussi député au Bundestag (2005-2009), est redevenu pasteur il y a une dizaine d’années après pratiquement deux décennies entièrement consacrées à la politique. Un destin qu’il n’avait pas prévu mais qui s’est joué au cœur de l’été 1989 quand, avec quelques autres, lui prit l’idée folle de fonder un nouveau parti politique, d’inspiration sociale-démocrate, dans l’espoir de faire bouger les choses dans son pays, la République démocratique allemande (RDA).

« Jeune pasteur, père d’une petite fille, mari heureux. » Voilà ce que répond Steffen Reiche quand on lui demande quel homme il était début 1989, à l’orée de cette année dont rien ne laissait présager qu’il verrait sa propre vie basculer en même temps que l’histoire nationale. Que s’est-il donc passé ? C’est la question que nous sommes allés lui poser, afin d’éclairer ce phénomène fascinant, propre aux époques de grande fièvre collective, où des anonymes à l’existence apparemment des plus tranquilles peuvent se voir confier, en un temps record, des responsabilités auxquelles ils ne s’étaient pas préparés.

Une émotion intacte

Au début de l’année 1989, Steffen Reiche n’a encore aucune idée de ce qui l’attend dans les mois suivants. Alors âgé de 28 ans, il partage son temps entre Christinendorf, la paroisse rurale du Brandebourg où il a été nommé pasteur il y a moins d’un an, et l’appartement de Prenzlauer Berg, à Berlin-Est, où vivent sa femme et leur fille de 4 ans, à une soixantaine de kilomètres de là. Ce quotidien sans histoire, routinier au possible, ne l’empêche cependant pas de nourrir des envies d’autre chose. Surtout depuis les vacances passées chez ses grands-parents, du côté de Dortmund, en République fédérale d’Allemagne (RFA), en 1987.

Ces premières vacances à l’ouest, en 1987, ne sont pas seulement celles d’une confrontation avec le réel. Elles marquent aussi le début de son apprentissage politique

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