L’accord Iran-Chine, une victoire symbolique pour Téhéran, mais pas un tournant

0
32

[ad_1]

Un mois après la signature d’un « accord de coopération stratégique » entre l’Iran et la Chine portant sur vingt-cinq ans, presque aucun détail de son contenu n’a été dévoilé. Si certains, aux Etats-Unis comme en Iran, ont pointé, alarmés, un « changement géopolitique majeur », signe du pivot de l’Iran vers l’est et d’un rapprochement des deux pays face aux Etats-Unis, ce partenariat non contraignant et encore symbolique à ce stade ne constitue guère une évolution majeure dans la stratégie de Téhéran. Aux yeux des analystes, ce partenariat offre avant tout « une victoire rhétorique » et « politique » à l’Iran à un moment charnière, alors que des négociations sont en cours à Vienne pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien.

« Ainsi, l’Iran peut dire à l’Occident : “Regardez ! Vous ne pourrez jamais nous isoler comme vous l’avez fait par le passé” », analyse Dina Esfandiary, spécialiste du Moyen-Orient au sein du cercle de réflexion International Crisis Group. Mais, la signature de cet accord-cadre bilatéral ne soustrait ni Téhéran ni Pékin à l’impératif de parvenir à un compromis avec Washington sur le nucléaire iranien. Sa genèse est d’ailleurs liée au « deal » sur le nucléaire signé en 2015 par Téhéran avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie, la Chine et l’Allemagne. La dénonciation de ce « deal » par Washington, en 2018, et le rétablissement des sanctions américaines avaient porté un coup d’arrêt aux pourparlers entamés en 2016 par Pékin et Téhéran sur ce partenariat. La signature de l’accord Chine-Iran, lors de la visite du ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, à Téhéran, le 27 mars, a eu lieu en même temps que la relance des négociations sur le nucléaire.

Lire aussi L’Iran et la Chine signent un accord de coopération de vingt-cinq ans

Du succès de ces négociations dépend d’ailleurs la mise en œuvre du partenariat entre l’Iran et la Chine. L’ampleur et le calendrier des contrats qui peuvent ensuite être signés entre les deux pays dépendent aussi de l’avancement et, à terme, de l’aboutissement des pourparlers de Vienne. Déjà, en 2019, du fait des sanctions américaines, Pékin avait été contraint de se retirer du projet de développement de South Pars, un immense champ gazier dans le golfe Persique. « Cet accord-cadre avec la Chine est pour le moment principalement symbolique, soutient Esfandyar Batmanghelidj, économiste spécialiste de l’Iran et fondateur du Forum des affaires Europe-Iran. Si les sanctions américaines étaient levées [à la suite d’un accord à Vienne], nous passerions du symbolique à la vraie mise en œuvre des contrats et des liens. Dans ce cas-là, l’Iran pourrait enfin tirer des avantages économiques significatifs de son accord avec la Chine. »

Il vous reste 53.82% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: