la vie à Pékin au jour le jour

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Publié aujourd’hui à 03h48, mis à jour à 03h48

Les livreurs ne franchissent plus les portes des résidences. Les colis s’accumulent à l’entrée, ici le 8 février à Pékin.
Les livreurs ne franchissent plus les portes des résidences. Les colis s’accumulent à l’entrée, ici le 8 février à Pékin. FREDERIC LEMAITRE / LE MONDE

A Pékin, le temps semble s’être arrêté. En ce mardi 11 février, ce sont toujours les journaux du 20 janvier que les vitrines – elles-mêmes vestiges d’un lointain passé – continuent d’offrir à la lecture publique, dans l’avenue sans fin qui longe, au nord, le stade des Travailleurs. Il faut aller jusqu’à la 14e page de l’édition chinoise du Global Times pour y lire une information sur le coronavirus. Il n’y a aucune raison de s’inquiéter. La commission de la santé de Wuhan a annoncé la veille que « le risque de transmission du virus entre les humains n’est pas exclu mais est très faible ». Que cela semble loin !

Pour faire oublier ces semaines perdues, ces vies sacrifiées, la propagande met aujourd’hui les bouchées doubles. Quitte à créer une panique générale. Il y a des crises qui rapprochent, celle-ci divise. L’autre, voilà l’ennemi. Le passant qui ne porte pas de masque, le voisin qui a déjà ôté ses gants dans l’ascenseur, le commerçant qui a augmenté ses prix.

On peut « Etre Charlie » mais il ne vient à l’idée de personne d’« Etre Wuhan ». Venir de la province du Hubei, c’est même être pestiféré. « Dans mon immeuble, nous avons tous reçu un coup de fil pour savoir si nous avions été en contact avec un habitant du Hubei », témoigne une Pékinoise domiciliée dans l’ouest de la ville.

« Vous n’avez pas peur ? »

Dans ce climat de peur, l’étranger n’est pas toujours le bienvenu. J’en ai fait l’expérience à l’aéroport de Bangkok, en Thaïlande, le dimanche 26 janvier. Cela faisait soixante-douze heures que j’avais quitté Pékin, espérant prendre des vacances au Laos, mais, entre-temps, la situation avait changé du tout au tout. Wuhan était en quarantaine, le président chinois Xi Jinping reconnaissait la gravité de la situation, Français et Américains organisaient le rapatriement de leurs ressortissants. Impossible de rester en vacances, il me fallait repartir dès que possible dans la capitale chinoise et couvrir cette crise.

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« Mais pourquoi allez-vous à Pékin, en ce moment ? » : ce n’est pas une question, plutôt un reproche. La Chinoise qui me l’adresse en insistant bien sur les trois derniers mots n’écoute même pas la réponse. L’ambiance est lourde, ce jour-là, à l’embarquement du dernier vol de la journée pour la Chine. Tous les passagers de ce vol de nuit portent un masque. Trois d’entre eux plombent particulièrement l’ambiance : non seulement ils portent des lunettes de protection mais leurs masques sont décorés de têtes de mort. Bienvenue à bord…

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