La victoire de Tsai Ing-wen aux élections taïwanaises est une gifle pour la Chine

0
123

[ad_1]

La présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, le 11 janvier à Taipei.
La présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, le 11 janvier à Taipei. SAM YEH / AFP

C’est une foule compacte, extatique, qui a accueilli la présidente de Taiwan, Tsai Ing-wen, face à la scène érigée devant le siège du Parti démocrate progressiste (DPP) à Taipei, dans la soirée du samedi 11 janvier. Avec 57,1 % des voix, la présidente sortante dépasse sa performance de 2016, réunissant 8,1 millions de votes, un score inégalé depuis que des élections libres se tiennent à Taïwan (les premières datent de 1996).

Avec un taux de participation record de 74,9 %, Mme Tsai, âgée de 63 ans, a remporté une victoire écrasante sur le candidat du Kouomintang (KMT), le populiste Han Kuo-yu, maire de Kaohsiung, la grande ville du sud de l’île, crédité de 38,6 % des suffrages. « Ce qui avait été magique dans l’élection de Han Kuo-yu à Kaohsiung [lors des municipales de novembre 2018] s’est manifestement évaporé. Les résultats des élections montrent que les électeurs de Kaohsiung ont largement soutenu Tsai Ing-wen et le DPP, et que Kaohsiung redevient un fief du DPP. Han Kuo-yu n’a pas été la solution espérée par le KMT pour revenir au pouvoir », explique Shelley Rigger, spécialiste américaine de la politique en Asie de l’Est au Davidson College, en Caroline du Nord, lors d’un séminaire à Taipei le 12 janvier sur les conséquences des élections présidentielles taïwanaises.

Portrait : Tsai Ing-wen réélue présidente de Taïwan : une femme singulière face à la Chine de Xi Jinping

Tsai Ing-wen a aussi permis à son parti, né de la lutte contre la dictature du parti unique imposée par Tchang Kai-shek, de garder sa majorité au Parlement, qui n’a qu’une chambre, au terme des législatives qui se tenaient en même temps que la présidentielle. Le DPP a obtenu 61 sièges sur les 113 du Yuan législatif après un vote mixte qui allie scrutin majoritaire et proportionnel, soit sept sièges de moins qu’en 2016. Le KMT gagne trois sièges, à 38. Autre fait marquant des législatives : l’émergence comme troisième force de l’assemblée, avec certes seulement cinq sièges, du tout nouveau parti créé l’été dernier par l’actuel maire de Taipei, Ko Wen-je, le Taiwan People’s Party (TPP).

« Choix difficiles »

Samedi soir, face à des milliers de fanions verts – la couleur de son parti –, à des pancartes qui proclamaient « j’aime petite Ing » – le surnom affectueux que lui donnent ses partisans –, mais aussi à quelques drapeaux arc-en-ciel – la couleur du mouvement LGBT (le DPP a légalisé le mariage gay en 2019) – et des bannières du mouvement de protestation de Hongkong, la présidente réélue a félicité ceux qui avaient voté pour elle d’avoir eu « le courage de le faire », car des « choix difficiles » attendaient le pays. Taïwan, officiellement la République de Chine, établie en 1911 en Chine puis transférée sur l’île de Formose après la victoire des communistes en Chine en 1949, se présente comme un Etat souverain et indépendant de 23,5 millions d’habitants mais n’est reconnu que par quinze pays (dont le Vatican) et est exclu des organisations onusiennes : Pékin refuse d’y voir exister une autre Chine et considère que l’île doit être réunifiée avec le continent, par la force si nécessaire.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: