La vallée de l’Okanagan, eldorado vinicole canadien

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Chaque année, les touristes américains et européens sont de plus en plus nombreux à emprunter la « route des vins de l’Okanagan ».

Par Publié aujourd’hui à 15h28

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Entre la sauge sauvage et le lac Osoyoos, dans la vallée canadienne de l’Okanagan, en Colombie-Britannique.
Entre la sauge sauvage et le lac Osoyoos, dans la vallée canadienne de l’Okanagan, en Colombie-Britannique. Osoyoos Larose

Ici, comme souvent ailleurs, c’est par l’église qu’est né le vin. L’aventure viticole de la vallée de ­l’Okanagan, en Colombie-Britannique, a commencé en 1859, quand un ­missionnaire français, Charles ­Pandosy, y planta des ceps de vigne. Orientée nord-sud, cette vallée est encadrée de montagnes et s’étire sur 200 kilomètres, entre les villes de ­Vernon et d’Osoyoos, tout près de la frontière avec les Etats-Unis. Le longiligne lac Okanagan et, plus au sud, le lac Osoyoos irriguent les terres, où les vergers prolifèrent. Les vignobles ­gagnent toutefois du terrain, produisant des vins de qualité supérieure, sans doute les meilleurs du pays.

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Ce ne fut pas toujours le cas. Le ­virage qualitatif est récent – il date des années 1990 –, poussant cette « Mecque des pêches et des plages » à changer de visage pour devenir aussi celle des cépages chardonnay, du ­riesling, du merlot et des pinots.

200 propriétés sur 3 600 hectares

La vallée est animée par près de 200 propriétés portées par des œno­logues venus du monde entier. Le ­territoire est modeste (3 600 hectares), tout comme la taille des domaines. La production, qui ne cesse d’augmenter, est souvent vendue sur place, grâce à l’engouement des touristes ­canadiens, américains ou européens qui empruntent chaque année la « route des vins de l’Okanagan », ­visitent les wineries et mangent dans les restaurants haut de gamme des ­vignobles, comme ceux de Cedar Creek, Quail’s Gate ou Poplar Grove.

Terroir et climat aidant, une grande variété de cépages sont cultivés dans la vallée. La fraîcheur du nord favorise le pinot, le sauvignon et le riesling ; la chaleur du sud, sur sol sablonneux, les merlot, syrah et cabernet sauvignon. La courte saison de croissance, avec journées chaudes et nuits fraîches, ­accentue l’intensité aromatique, la ­minéralité et les tanins.

Premier vignoble autochtone

Les propriétés sont parfois luxueuses, battant pavillon français, chinois, canadien, et aussi autochtone. Ainsi du NK’Mip Resort, complexe touristique avec hôtel, camping, villas, restaurants, spa, golf, centre culturel. Et ­vignes. C’est le premier vignoble autochtone d’Amérique du Nord.

« Nous produisions du vin de table, mais NK’Mip a suivi le mouvement pour planter de meilleures variété. » Justin Hall

Sous la gouverne d’un chef indien éclairé, soucieux de développement économique pour sa « bande » (570 membres), cette propriété s’est lancée dans la ­culture ­viticole en 1968, dans la ville d’Oliver. « Nous produisions du vin de table, mais NK’Mip a suivi le mouvement pour planter de meilleures variétés en faisant ­appel à des experts », ­explique l’œno­logue Justin Hall. Ce conseiller de bande (l’équivalent d’un conseiller municipal dans une réserve indienne) a financé lui-même ses ­études et commencé à travailler au ­domaine, avant de passer plusieurs ­années en Australie. Revenu en 2010, il est devenu le maître de chai du ­vignoble en 2015.

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