La Turquie plus avant dans les bras de la Russie

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Malgré leurs désaccords sur la gestion de la crise syrienne, les deux anciens ennemis entretiennent une relation de confiance nourrie d’un ressentiment commun envers l’Occident, analyse Marie Jégo, correspondante du « Monde » à Istanbul.

Par Marie Jégo Publié aujourd’hui à 10h06

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Le président russe Vladimir Poutine et le président turc Recep Tayyip Erdogan le 7 septembre 2018, lors d’une rencontre à Téhéran.
Le président russe Vladimir Poutine et le président turc Recep Tayyip Erdogan le 7 septembre 2018, lors d’une rencontre à Téhéran. HO / AFP

Analyse. Rentré bredouille du sommet des pays garants du processus de paix en Syrie (Russie, Iran, Turquie) qui s’est tenu à Sotchi, sur les bords de la mer Noire, le 14 février, le président turc Recep Tayyip Erdogan doit ronger son frein. Il a échoué à convaincre ses nouveaux alliés, les présidents russe Vladimir Poutine et iranien Hassan Rohani, du bien-fondé de sa proposition d’établir une « zone de sécurité » dans le nord de la Syrie, débarrassée des milices kurdes « terroristes » des Unités de protection du peuple (YPG) et gérée par l’armée turque.

Le numéro un turc est dans une position difficile, engagé dans une sorte de grand écart diplomatique, un pied dans l’OTAN, l’autre en dehors, sans résultats. Ses projets d’incursion militaire en Syrie se heurtent à un mur, aussi bien à Moscou qu’à Washington. La « zone de sécurité » promise à la mi-décembre à la Turquie par le président américain Donald Trump, sur une profondeur de 32 kilomètres, peine à se matérialiser. Impatient, M. Erdogan a menacé d’envoyer ses troupes sans l’aval de ses alliés. « Si les Etats unis ne contribuent pas à la création d’une zone sécurisée sous contrôle turc, nous le ferons par nous-mêmes », a-t-il martelé le 5 février.

« Entre Moscou qui soutient Bachar et les Etats-Unis qui coopèrent avec les YPG, Ankara n’aura pas de mal à choisir son camp, le Kremlin plutôt que la Maison Blanche » Le quotidien turc « Sabah », le 13 février

Ni Moscou, ni Téhéran, ni Washington ne veulent voir la Turquie régner en maître au nord de la Syrie. L’armée turque est déjà présente à Afrine, la région kurde du nord ouest, prise en mars 2018 aux YPG. En 2016, elle avait jeté son dévolu plus à l’est, entre les villes d’Azaz et de Jarablous, un périmètre contigu à la frontière turque. Désormais, ce type d’incursion n’est plus possible, Moscou n’y est pas favorable pour le moment.

A Sotchi, MM. Poutine et Rohani ont répété à M. Erdogan que les territoires laissés vacants par les « boys » au nord-est de la Syrie seraient forcément rendus à Damas. Unanimement réjouie par le retrait américain, la triade n’est pas d’accord sur les futurs contours de la « Syrie normalisée ». Moscou et Téhéran veulent que Bachar Al-Assad, leur protégé, exerce son contrôle sur la totalité du pays tandis qu’Ankara, qui épaule les rebelles syriens, réclame son départ, ou plutôt réclamait.

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