la Turquie a évacué les réfugiés massés le long de sa frontière terrestre avec la Grèce

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A Pazarkule, du côté turc de la frontière, le 10 mars.
A Pazarkule, du côté turc de la frontière, le 10 mars. Ismail Coskun / AP

Craignant une crise sanitaire due à la pandémie, les autorités turques ont fait évacuer ces derniers jours la plupart des réfugiés massés à la frontière avec la Grèce depuis la fin du mois du février. Des milliers de personnes qui, encouragées par la décision du président turc, Recep Tayyip Erdogan, d’« ouvrir les portes » vers l’Union européenne, attendaient le long de la frontière terrestre turco-grecque dans l’espoir de passer en Grèce, en sont reparties comme elles y étaient venues, dans des bus affrétés par les autorités.

Le ministre turc de l’intérieur, Süleyman Soylu, a déclaré, vendredi 27 mars, à la chaîne de télévision privée NTV que 5 800 demandeurs d’asile qui étaient massés au poste-frontière de Pazarkule (Kastaniès, côté grec) dans la province d’Edirne, en Thrace orientale, avaient été éloignés de la zone frontalière. Cette évacuation a eu lieu « à la demande des réfugiés », a cru bon de préciser l’agence de presse DHA, soulignant que le campement sauvage établi à Pazarkule avait été démantelé.

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Soucieuse de faire pression sur l’UE, avec laquelle elle a signé un pacte migratoire en 2016, la Turquie avait annoncé, le 28 février, qu’elle ouvrait ses frontières vers l’Europe afin de laisser passer des milliers de réfugiés, pour beaucoup des Afghans. La « crise des réfugiés » déclenchée par Ankara visait trois objectifs : faire oublier les pertes de l’armée turque à Idlib, en Syrie, faire pression sur l’UE pour renégocier l’accord migratoire et, enfin, tenter de faire croire à l’opinion publique, fatiguée par leur présence, que les réfugiés quittaient le territoire. De là les chiffres fantaisistes annoncés à la mi-mars par Süleyman Soylu, selon lequel près de 150 000 réfugiés avaient réussi à passer côté grec.

Pas de précision sur une éventuelle contamination

La plupart des personnes coincées à la frontière, pour beaucoup des familles avec de jeunes enfants, ont finalement été emmenées vers des centres de rétention dans neuf provinces de Turquie, où elles ont été placées en quarantaine.

Le ministre a averti que cette décision ne correspondait pas à un changement de politique de la part d’Ankara, et que les réfugiés seraient libres de revenir vers la frontière une fois la menace de pandémie écartée. « Lorsque cette épidémie sera terminée, nous n’empêcherons personne de partir », a-t-il prévenu.

Il n’a pas précisé si certains des réfugiés, qui vivaient dans des conditions sanitaires déplorables dans des camps de fortune le long de la frontière, avaient contracté le virus. A ce jour, la Turquie a recensé 9 217 cas de coronavirus, dont 131 décès, selon le bilan établi dimanche par le ministre de la santé. Vendredi, les autorités ont annoncé la mise en place de nouvelles mesures pour lutter contre la propagation de la maladie, notamment la suspension de tous les vols vers l’étranger et la limitation des déplacements interurbains à l’intérieur du pays.

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