La théorie des « enclaves », nouveau thème en vogue chez les chercheurs

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Le livre d’Hugo Micheron, Le Jihadisme français : quartiers, Syrie, prisons (le 9 janvier chez Gallimard, 416 p., 22 euros) a toutes les chances de s’imposer comme l’un des ouvrages de références sur la vague de terrorisme qui a endeuillé la France ces cinq dernières années. En mêlant terrain en France et à l’étranger ainsi qu’entretiens avec des détenus, cet arabisant de 31 ans est l’un des premiers chercheurs français à réussir une analyse croisée et grand public du phénomène djihadiste, trop régulièrement réduit à une lecture journalistique et judiciaire.

La particularité d’Hugo Micheron est surtout de développer un regard documenté, nuancé et dépassionné sur un sujet souvent considéré comme tabou : la progression du rigorisme religieux dans certains quartiers de France. Loin des discours alarmistes politiques, le chercheur fait sienne la théorie des « enclaves » territoriales tout en prenant soin de se tenir à distance des analyses polémiques sur la montée de l’islamisme ou le repli communautaire. Un regard nouveau sur un thème qui suscite aujourd’hui de plus en plus de travaux de recherche.

Consacré au même sujet, un autre livre universitaire, plus abrasif et engagé, sort le 8 janvier en librairie. Intitulé Les Territoires conquis de l’islamisme (PUF, 412 p., 23 euros), il recouvre les travaux de plusieurs jeunes chercheurs sous la direction de Bernard Rougier, professeur des universités à Paris-III/Sorbonne Nouvelle. Un chapitre de cet ouvrage est consacré à la thèse d’Hugo Micheron. L’intérêt de ce livre réside toutefois moins dans l’analyse développée – qui peut prêter à débat – que dans les monographies publiées, très factuelles, sur différentes enclaves de France.

Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Mantes-la-Jolie (Yvelines), Argenteuil (Val-d’Oise) : pour travailler sur ces territoires, les chercheurs dirigés par M. Rougier dans le cadre d’un projet financé par la région Ile-de-France ont régulièrement eu recours à l’infiltration. Souvent eux-mêmes issus de l’immigration, ils publient leurs travaux sous pseudonyme. Mais le résultat est particulièrement probant pour qui souhaite voir à l’œuvre les logiques prosélytes et militantes des différents mouvements musulmans dans l’Hexagone.

E.V.

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