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Le navire est bloqué au large de l’île de Lampedusa depuis treize jours. Sa capitaine menace les autorités de forcer le blocus italien.
La tension monte autour du navire humanitaire Sea-Watch, bloqué au large de l’île de Lampedusa (Italie) depuis treize jours avec quarante-deux migrants à bord. Mardi 25 juin, la capitaine du bateau, Carola Rackete, a menacé les autorités de forcer le blocus italien. « Je vais entrer dans les eaux italiennes et les porter en lieu sûr à Lampedusa », a-t-elle déclaré dans une interview publiée par le quotidien italien La Repubblica.
Saisie par l’ONG allemande Sea-Watch, la Cour européenne des droits de l’homme a refusé, mardi, d’intervenir en urgence, demandant cependant à l’Italie de « continuer de fournir toute assistance nécessaire » aux personnes vulnérables à bord. La jeune capitaine allemande de 31 ans attendait la décision de la Cour avant d’agir. Carola Rackete risque des poursuites pour aide à l’immigration clandestine, ainsi que la saisie du bateau et une amende de 50 000 euros, conformément à un nouveau décret du ministre de l’intérieur, italien, Matteo Salvini (extrême droite).
« En ce qui me concerne, le Sea-Watch n’arrivera pas en Italie, il peut rester là jusqu’à Noël et le Nouvel An », a répliqué mardi l’homme fort du gouvernement italien, qui accuse régulièrement les Pays-Bas, dont le Sea-Watch bat le pavillon. « Cela fait treize jours, ils auraient eu le temps d’aller aux Pays-Bas et de revenir », a-t-il ajouté, en accusant l’ONG de tenir les migrants « en otage » à des fins de provocation politique.
« Maintenant, basta ! »
Sur les cinquante-trois migrants secourus le 12 juin par le Sea-Watch au large de la Libye, l’Italie a accepté le débarquement de onze personnes vulnérables (enfants, femmes, malades…), a rappelé M. Salvini. « Maintenant, basta ! Quoi que nous dise Strasbourg, avec une grande sérénité, nous maintiendrons notre ligne […]. Imaginez si un pays comme l’Italie, la deuxième puissance industrielle d’Europe, se laissait dicter les règles sur l’immigration par une ONG », a-t-il insisté.
En fin d’après-midi, M. Salvini s’est réjoui de la décision : « La Cour européenne de Strasbourg confirme aussi le choix de l’ordre, du bon sens, de la légalité et de la justice : les ports sont fermés pour les trafiquants d’êtres humains et leurs complices », a-t-il écrit.
A terre, le curé de Lampedusa, où la Ligue de M. Salvini a obtenu 45 % des voix aux élections européennes de mai, campe depuis plusieurs jours sur le parvis de son église pour réclamer le débarquement des migrants, parmi lesquels se trouvent encore trois mineurs.
Des dizaines de villes allemandes se sont dites prêtes à accueillir les migrants, et l’évêque de Turin, Mgr Cesare Noviglia, a annoncé lundi que son diocèse proposait de les prendre en charge.
Dans une vidéo diffusée par l’ONG, un migrant originaire de Côte d’Ivoire a lancé un appel : « nous ne pouvons plus tenir, nous sommes comme dans une prison, parce que nous sommes privés de tout […]. Aidez-nous, pensez à nous ».
Seven days ago Hermann addressed the Europeans to call on their solidarity. So far the situation worsened for the 4… https://t.co/qggpeWCARm
En janvier, trente-deux migrants secourus par le Sea-Watch étaient restés bloqués dix-huit jours à bord avant de pouvoir débarquer à Malte grâce à un accord de répartition entre plusieurs pays européens.
Un millier de migrants ont disparu en mer depuis début 2018
1 020 migrants ont disparu en mer de janvier 2018 à fin avril 2019, selon l’ONG espagnole Caminando Fronteras, dans un rapport publié mardi 25 juin. Parmi eux, seul un quart (204) ont été retrouvés, selon cette organisation, qui tient ses informations des migrants ou de leurs familles.
Ces chiffres sont proches de ceux de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) des Nations unies, selon laquelle 952 migrants ont été retrouvés morts ou ont disparu dans cette zone de la Méditerranée depuis début 2018.
Depuis début 2018, douze embarcations portées disparues en Méditerranée avec des migrants à bord n’ont jamais été retrouvées, relève également Caminando Fronteras. « Ces tragédies sont, s’il en est, les plus angoissantes et blessantes qui soient à cause de leur impact, aucun survivant ne pouvant établir un récit et la vérité des disparitions », lit-on dans le rapport intitulé « Vie à la nécro-frontière ».
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