La Syrie, trou noir de l’épidémie de coronavirus

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Dans la province d’Idlib, dans le nord-est de la Syrie, le 17 mars.
Dans la province d’Idlib, dans le nord-est de la Syrie, le 17 mars. IBRAHIM YASOUF / AFP

Zéro cas et zéro décès. A en croire les autorités de Damas, la Syrie serait pour l’instant épargnée par l’épidémie de coronavirus. Alors que tous les Etats de la région se débattent avec la maladie, en particulier l’Iran, où plus de 16 000 contaminations et près de 1 000 morts ont été recensées, le régime de Bachar Al-Assad assure que le Covid-19 n’a toujours pas touché son territoire.

Selon le ministère de la santé, sur les 103 tests pratiqués à ce jour sur des patients présentant des symptômes suspects, aucun ne s’est révélé positif. Des déclarations relayées par le bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Damas, qui a félicité le gouvernement pour les mesures préventives qu’il a mises en place. « L’armée syrienne a nettoyé la Syrie de nombreux germes, il n’y a pas de cas de coronavirus pour l’instant », s’est rengorgé le ministre de la santé, Nizar Yazigi, établissant une équivalence implicite entre le virus et la rébellion anti-Assad.

Ce tableau très optimiste ne convainc guère en dehors des cercles officiels. Pour la plupart des observateurs indépendants, il est inconcevable que le pays ne soit pas affecté, compte tenu de l’étroitesse de ses liens avec l’Iran, principal foyer de diffusion du virus au Proche-Orient. En plus de milliers de miliciens, mobilisés aux côtés des forces gouvernementales, Téhéran envoie en Syrie de nombreux groupes de pèlerins, attirés par le sanctuaire chiite de Sayeda Zeinab, dans le sud de Damas.

« Dans le déni »

« Comment imaginer que le coronavirus n’ait pas pris racine alors que les Iraniens ne cessent d’aller et venir en Syrie ? », interroge Samer Jabbour, médecin syrien et professeur de santé publique à l’Université américaine de Beyrouth. « Les autorités syriennes sont dans le déni et l’OMS est coincée, renchérit un diplomate occidental qui travaille sur le dossier syrien. Son représentant à Damas sait pertinemment qu’à la moindre déclaration contredisant la position du gouvernement, il est mis dans un avion. »

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Depuis plusieurs jours, des allégations difficiles à vérifier faisant état d’une rapide propagation du Covid-19 circulent dans les milieux d’opposition. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui dispose d’un réseau d’informateurs sur le terrain, a évoqué de nombreux cas d’infection et plusieurs décès dans les gouvernorats de Damas, Tartous, Lattaquié et Homs. « Les médecins ont reçu des consignes strictes de silence de la part des autorités syriennes », soutient l’ONG.

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