La stratégie du dérapage contrôlé de l’Iran sur le nucléaire

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Dès dimanche, Téhéran devrait mettre à exécution sa menace d’enrichir l’uranium à un degré prohibé par l’accord de 2015. Cette posture, essentiellement politique, ne change néanmoins pas la donne à court terme sur le plan militaire. Explications.

Par Publié aujourd’hui à 06h33

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Le réacteur à eau lourde d’Arak, à 250 kilomètres au sud-ouest de la capitale iranienne, en 2011. Téhéran menace d’en relancer la construction.
Le réacteur à eau lourde d’Arak, à 250 kilomètres au sud-ouest de la capitale iranienne, en 2011. Téhéran menace d’en relancer la construction. MEHDI MARIZAD / AP

Les autorités iraniennes relancent le défi avec une stratégie d’accrocs délibérés à l’accord de juillet 2015, sans pour autant dénoncer ce texte signé avec les « 5 + 1 » (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU plus l’Allemagne), instaurant le gel et la mise sous contrôle international de leur programme nucléaire. Elles menacent de reprendre à partir du 7 juillet l’enrichissement d’uranium au-delà du taux limite autorisé de 3,67 %. Six jours plus tôt, le ministre des affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, reconnaissait que le stock d’uranium faiblement enrichi dépassait les 300 kg autorisés par l’accord. Ces violations de l’accord, si elles ne sont pas anodines, restent néanmoins limitées.

« C’est une opération chirurgicale pour sauver l’accord et non pour le détruire », expliquait le président modéré Hassan Rohani, le 8 mai, en annonçant ces mesures de rétorsion alors que Donald Trump lançait de nouvelles sanctions « pour mettre une pression maximale » sur Téhéran.

Elles renforçaient encore celles prises un an plus tôt, alors que les Etats-Unis quittaient unilatéralement cet accord laborieusement négocié pendant vingt et un mois, après dix ans de crise, afin d’empêcher la République islamique de se doter de l’arme nucléaire. En échange, Téhéran obtenait la levée des sanctions internationales qui étouffaient son économie. La plupart des dispositions de l’accord s’appliquent pour dix ou quinze ans selon les sujets, et c’est l’une de ses grandes faiblesses.

  • Un an après le retrait américain, l’accord est-il aujourd’hui menacé par Téhéran ?

« Les mesures qu’annoncent les Iraniens les font contrevenir à leurs engagements, mais elles n’indiquent pas la reprise d’un programme nucléaire militaire. Ce sont des gestes politiques avant tout, qui restent dans le cadre d’un dialogue et laissent l’espace à des initiatives politiques », analyse Benjamin Hautecouverture, maître de recherches à la Fondation pour la recherche stratégique.

« La manœuvre est avant tout un appel au secours à ses partenaires, notamment européens », relève, pour sa part, François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France en Iran. Les sanctions extraterritoriales américaines réimposées depuis août 2018 ont conduit les principaux clients de l’Iran – notamment le Japon et la Chine – à renoncer officiellement à lui acheter du brut et l’isolent du système financier international.

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