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Donald Trump rêvait du « deal du siècle » au Proche-Orient pour surmonter la lancinante question palestinienne. L’administration Biden, elle, affiche une modestie qui risque de susciter tout autant de frustrations : elle prétend seulement limiter la casse. Tel est l’enseignement de la guerre de onze jours entre Israël et les factions armées à Gaza, suspendue par un cessez-le-feu, dans la nuit du 20 au 21 mai. Au cours de cette période, la Maison Blanche a semblé successivement en retard, embarrassée et même en contradiction avec ses propres engagements, sur la place des droits de l’homme dans sa politique étrangère.
Après une longue semaine de passivité, son intervention diplomatique prétendait confirmer la formule « America is back », prisée par Joe Biden. En apparence seulement. Car le souci d’un arrêt des hostilités ne s’accompagne pas, pour l’instant, de la moindre relance de l’introuvable « processus de paix ». En se résignant à hausser le ton envers l’allié israélien, Joe Biden confirme plutôt une volonté d’évitement dans une région où les Etats-Unis ont investi à fonds perdu pendant des décennies : le Moyen-Orient.
Un passage de la vision stratégique intérimaire, publiée début mars, a résumé cette approche, nullement improvisée. « Nous ne croyons pas que la force militaire est la réponse aux défis de la région, et nous ne donnerons pas à nos partenaires au Moyen-Orient un chèque en blanc pour poursuivre des politiques en contradiction avec les intérêts américains et nos valeurs », y indique l’administration démocrate.
« Le degré d’implication américain, avec la crainte qu’une escalade régionale renforce la tendance au désengagement au lieu de l’inverser », Charles Thépaut, chercheur
Un certain spleen a d’ailleurs saisi les experts de la région qui gravitent dans la capitale fédérale, selon Charles Thépaut, chercheur au Washington Institute for Near East Policy, un cercle de réflexion de Washington. « La frustration et l’incertitude règnent parce qu’ils savent que la région n’est plus une priorité », explique-t-il. « Cette frustration ne vise pas les choix politiques en tant que tels », tient-il à préciser, « mais le degré d’implication américain, avec la crainte qu’une escalade régionale, comme en Irak avec les milices chiites ou bien avec la Russie ou la Turquie dans le nord-est de la Syrie », où sont stationnées des forces spéciales américaines, « renforce la tendance au désengagement au lieu de l’inverser ».
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